Papa ou Maman 2

Un divorce plein de ressources
De
Martin Bourboulon
Avec
Marina Foïs (Florence Leroy), Laurent Lafitte (Vincent Leroy), Alexandre Desrousseaux (Mathias Leroy), Anna Lemarchand (Emma Leroy), Achille Potier (Julien Leroy), Sara Giraudeau, Jonathan Cohen
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Deux ans après avoir raté leur séparation, Florence et Vincent Leroy  (Marina Foïs et Laurent Lafitte) semblent avoir réussi leur divorce. Ils vivent maintenant, séparément, chacun dans une maison en vis à vis. Leurs trois enfants, dont le dernier, conçu sur un coup de folie, lors de leur séparation ubuesque, ne parle pas encore, n’ont que la rue à traverser pour aller dormir, chez l’un ou chez l’autre, selon un planning dûment établi ! 

Vincent a officiellement refait sa vie avec une fille très cool (Sara Giraudeau). Florence  ne va pas tarder à présenter son nouveau fiancé, un type aussi riche que malin (Jonathan Cohen).

Evidemment, ce bel ordonnancement  va s’effondrer. Enervement, jalousie, les deux ex-époux vont reprendre leur guerre. Entre cris, portes qui claquent, vacheries potaches  et courses poursuites,  ça va sérieusement déraper… Passion quand tu nous tiens !!!

Points forts


- La force du scénario, qui, si on ose filer la métaphore, relève plus du sirocco que du doux zéphir ! Car, dans cette comédie, on avance à tombeau ouvert. Cela aurait pu donner le tournis  et virer au grand capharnaüm, mais, en dessous,  les boulons de cette machine  à écrire infernale ont été  vissés, avec une grande maitrise, selon une logique implacable.

- Les dialogues, qui  étincèlent. Acteurs, metteur en scène, et bien sûr, les deux scénaristes, tous y ont mis, paraît-il, leur grain de sel. On aurait pu avoir le pire, un salmigondis verbeux  et inepte. Cela abouti au meilleur, un étincelant ping-pong verbal. Les répliques se balancent au ras du filet, à une vitesse supersonique.

- La réalisation, qui suit le train, d’enfer, du scénario.  Ce « Papa et maman-2 » commence à toute allure, avec une séquence  d’une drôlerie presque anthologique, celle d’un dîner filmé  avec  une caméra  indiscrète  qui s’amuse, avec un culot monstre, à débusquer les mimiques et/ou les réparties des convives. On prie pour que la suite soit à la hauteur. Elle l’est ! Et jusqu’au bout !

- L’abattage du duo maman et papa, Marina Foïs et Laurent Lafitte. Dans les domaines de la dinguerie, du timing, du jeu pince sans rire et de l’énergie, ces deux là font la paire. Les voir s’épier, se courser, s’engueuler, se sauter à la gorge, s’entre-tuer,  est un régal. D’autant plus qu’ils font tout ça, et même plus, avec une sincérité  désarmante.

- Le reste de la distribution, qui n’est pas en reste des deux têtes d’affiche. Les enfants sont formidables de naturel, les nouveaux « fiancés »  irrésistibles  dans leurs rôles de « compteurs de points » du match qui se joue sous leur nez, au mépris de toute rationalité.

Quelques réserves

A moins de détester les comédies sur le couple, d’avoir une rejet épidermique pour un ou plusieurs acteurs du film, ou de frémir aux  blagues qui frisent le borderline  de la bien-pensance, il n’ y  a pas vraiment de point faible. Tout juste pourrait–on reprocher à ce film un petit air de « déjà vu». Mais ce serait mettre en cause le sujet du film et non son traitement.

Encore un mot...

On a parfois raison de redouter les « numéros 2 ». Mais dans ce cas précis, on aurait tort de ne pas aller découvrir ce nouveau « Papa et maman ». Rythme, jeu, dialogues, invention dramatique et scénique… Cet opus  est à cent coudées au dessus du précédent, qui se laissait, par moments, enfermer dans la convention de sa situation ( la rupture d’un couple). Ici, tout est explosif, déjanté, grinçant, caustique et inventif. S’il ne révolutionne pas  fondamentalement la comédie autour du couple, le réalisateur Martin Bourboulon la dépoussière avec un brio qui fera sans doute le bonheur de ses spectateurs.

Une phrase

« Ce qui m’a plu dans ce scénario, c’est qu’il mettait en perspective une toute nouvelle histoire. Plus qu’un numéro 2, c’était vraiment une suite de l’histoire de cette famille que nous avons voulu raconter ». ( Martin Bourboulon).

L'auteur

Il a eu beau tourner comme acteur dans quelques films, dont, en 1999, « Ma Petite entreprise », de Pierre Jolivet, Martin Bourboulon  est un homme dont la place favorite se situe derrière la caméra. Il n’a donc officiellement communiqué, ni sur son âge, ni sur ses origines, ni sur sa formation. Ce qu’on sait c’est que  Martin Bourboulon a appris  son métier de réalisateur en assistant, d’abord Mathieu Kassovitz sur le tournage  de «Les Rivières pourpres »  (2000), puis Jonathan Demme sur «The Truth about Charlie » (2002), puis Jean Paul Rappeneau sur « Bon voyage » (2003). A la même époque, il tourne son premier court métrage, « Sale Hasard », qui lui vaut d’être sélectionné au festival du film policier de Cognac.  Dans ce format, suivra, notamment, en 2OO7, «Emprise ».

Son incursion dans le film publicitaire lui permet de s’ouvrir à d’autres horizons et d’explorer d’autres techniques. Orangina, Adidas et Domus lui doivent parmi leurs meilleures pubs. Parallèlement, en 2007, ce boulimique de la pellicule intègre l’équipe des Guignols de l’info.

En 2013, il se lance dans le long métrage. Coup d’essai, coup de maître : «  Papa et Maman » cartonne avec près de 3 millions d’entrées.

Avec, devant la caméra, les  deux mêmes comédiens vedettes, et au scénario, le tandem Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière (un duo qui sait ce qu’écriture veut dire !), Martin Bourboulon signe, en toute logique, la réalisation de ce « Papa et Maman (2) ». Et cela, sans doute, en vertu du principe qu’en général, mieux vaut ne pas changer une équipe qui gagne.

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