Pris de court

Le pire n'est pas toujours certain. Un thriller bien construit et bien joué
De
Emmanuelle Cuau
Avec
Virginie Efira, Gilbert Melki, Marilyne Canto, Mireille Perrier, Renan Prevot, Jean-Baptiste Blanc
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Nathalie débarque à Paris venue du Canada avec ses deux fils, après le décès de son mari. Ses débuts dans la capitale française sont compliqués mais elle finit par trouver un job à la mesure de ses compétences – elle est joaillière. Pendant ce temps, ses deux garçons vont au lycée. L’aîné fait une rencontre banale, un copain qui lui demande quelques services, porter des sacs contre de la menue monnaie, avec en prime un portable dernier cri qui le mettra en contact permanent avec le copain, lequel est lui-même en relation avec un individu douteux (Gilbert Melki). 

Tout se déroule en douceur jusqu’à ce que l’ado, mouillé jusqu’au cou, avertisse sa mère. Comment va-t-elle le sortir de ce pétrin ? Alerter la police ? Mais son fils ira tout droit en prison, vu que, on l’a compris, il est impliqué dans un trafic de drogue. Et pourtant, elle va y arriver. Ce qu’une mère veut, Dieu le veut…

Points forts

Ce bon thriller tient solidement grâce à ses comédiens au jeu rigoureux et à son intrigue sans graisse. Viriginie Efira joue Nathalie, une femme que la vie bouscule mais qui ne se laisse pas abattre. Elle va le prouver. Gilbert Melki est Fred, un homme sans colonne vertébrale, petit malfrat un peu veule sous la coupe de vrais gangsters. Maryline Canto, toujours excellente dans des seconds rôles discrets qui lui ressemblent, est Muriel, patronne d’une boutique de joaillerie où Nathalie est l’employée.

On ne va pas dévoiler l’ensemble de l’intrigue qui répond à une mécanique de précision, comme la joaillerie. Jusqu’au bout, le spectateur se demande de quel côté va pencher le destin. Et comment cette jeune femme va réussir à briser le cercle maléfique où cherchent à l’enserrer des hommes qui savent ce qu’ils veulent et ont imaginé un plan diabolique.

Quelques réserves

Sans doute ce type de situation tendue jusqu’à l’extrême où les portes de sortie se ferment les unes après les autres, sauf une à la fin, ne se retrouve qu’au cinéma. Ce n’est donc pas très réaliste et c'est tant mieux...

Encore un mot...

Curieusement, ce polar bien ficelé mérite d’être vu par le plus grand nombre à commencer par les ados. Il apprend à se méfier du monde apparemment calme qui nous entoure, à ne pas croire en une amitié trop subite et sans objet, et, pour les parents, à ne pas penser qu’un afflux d’argent dans la poche des enfants est anodin. On sait que nos enfants sont confronté à des dangers qui rodent autour des lycées : c’est le thème de ce film qui vous empêchera de dormir.

L'auteur

Emmanuelle Cuau est née en 1964 dans une famille de cinéma. Son père était documentaliste. Sa mère avait été comédienne avant de souffrir de troubles psychiatriques qui ont fait l’objet d’un documentaire réalisé par son époux, « La saisie ». Et sa sœur n’est autre que la comédienne Marianne Denicourt. 
Adolescente, Emmanuelle est présentée au cinéaste Robert Bresson qui aimait bien, comme on le sait depuis le livre d’Anne Wiazemsky, « Une année studieuse », les jeunes filles en fleur. Emmanuelle participe au tournage de « L’argent » (1983). Elle se brouille ensuite avec le grand cinéaste qui lui déconseillait de faire une école de cinéma. Elle entre à L’IDHEC section réalisation. 

Son premier long-métrage, « Circuit Carole » (1995), réunit Bulle Ogier et Laurence Côte. Son second, « Très bien merci » (2007), avec Sandrine Kiberlin et Gilbert Melki, est inspiré par les internements de sa mère. On retrouve Gilbert Melki, l’histoire d’une mère à nouveau, aux côtés de Virginie Efira, dans « Pris de court ».

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Vous pourriez aussi être intéressé