Un homme idéal

De
Yann Gozlan
Avec
Pierre Niney, Ana Girardot, Thibault Vinçon, André Marcon.
Notre recommandation
3/5

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Thème

Un jeune écrivain, qui ne parvient pas à se faire éditer, en est réduit à travailler comme déménageur, ce qui lui vaudra de découvrir dans la maison d'un vieil homme mort, son Journal de guerre en Algérie. Il ne résiste pas à la tentation folle de se l'approprier, en le faisant paraître sous sa signature. Le succès est immédiat, la critique unanime et "Sable noir" remporte même un prix ! Voilà notre jeune écrivain propulsé dans un autre monde : luxe, belles voitures, villa magnifique au bord de la mer, et une ravissante femme qui admire son talent. Sauf que trois ans après, incapable d'écrire la moindre ligne, il va être traqué par son éditeur, qui s'impatiente, par les menaces de son banquier, par les soupçons de plus en plus pesants de son entourage et surtout par un maître chanteur, qui a démasqué son imposture. Pris en étau dans l'engrenage irréversible de ses mensonges, il est entraîné à commettre des actes de plus en plus irréparables pour tenter de se sauver de ce piège, dans lequel il s'est lui-même enfermé.

Points forts


• un thriller au rythme soutenu, jusqu'au dénouement spectaculaire et inattendu.

• un thème passionnant, celui de l'identité, à travers cet imposteur qui abuse de la confiance des autres pour se construire le destin dont il rêvait.

• le jeu remarquable, tout en finesse, de Pierre Niney, qui fait partager aux spectateurs sa terreur croissante d'être démasqué.

• les seconds rôles sont également excellents : sa fiancée, Ana Girardot, entre l'admiration et l'inquiétude; le père de celle-ci, très (trop) accueillant, très bien joué par André Marcon; et l'ami de la famille, Thibault Vinçon, plus perspicace que les autres.

• les images contrastées : à la grisaille du début s'oppose la lumière éblouissante du cadre enchanteur de la villa au bord de la mer, puis à nouveau l'obscurité pour les scènes criminelles.

Quelques réserves

• un titre mal choisi. Pourquoi ne pas l'avoir intitulé Faux semblants ? (cf. deuxième livre du romancier)

• l'usurpation d'identité a été déjà traitée ; des références appuyées à de grands films comme Plein Soleil de René Clément, Le Boucher de Claude Chabrol, La Piscine de Jacques Deray, peuvent gêner certains ...

Encore un mot...


Malgré ses actes de plus en plus répréhensibles, le spectateur ne parvient pas à haïr tout à fait cet imposteur, dont il comprend les motivations. On ne reste pas insensible, par exemple, aux efforts qu'il déploie pour préparer son rendez-vous avec l'éditeur, en s'informant sur la guerre d'Algérie et en s'inspirant des prestations d'auteurs célèbres. Après tout, il donne vie à un manuscrit, qui, sans lui, n'aurait jamais vu le jour ! On peut trouver aussi une justification à sa descente aux enfers, qui est de préserver à tout prix les apparences, de peur de perdre celle qu'il aime.
Ce film m'a fait penser à Match Point, qui évoque un personnage pris dans le même type d'engrenage.
 

Une phrase

Le maître chanteur prononce cette phrase-clé : " Je t'offre la chance de payer ce que tu as volé."

L'auteur

Yann Gozlan est un réalisateur français, dont les derniers films sont : Echo (2006) et Captifs (2009)

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