Corot. Le peintre et ses modèles

L'autre visage de Corot, le plus intéressant?
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée Marmottan Monet
2 rue Louis Boilly
75016
Paris
0144965033
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu'à 21h.

Thème

Le musée Marmottan Monet présente jusqu'au 8 juillet l'exposition "Corot. Le peintre et ses modèles", première manifestation dédiée à l'artiste depuis la grande rétrospective du Grand Palais en 1996, il y a plus de vingt ans.

Camille Corot est connu avant tout, mondialement, pour ses paysages et ses études sur le motif. 

A travers une soixantaine de figures et portraits, cette exposition nous livre une part originale beaucoup plus intime, plus secrète mais aussi plus moderne de l'oeuvre de Corot.

Située dans le basculement entre romantisme et réalisme, entre romantisme et impressionnisme, cette exposition apporte un éclairage totalement nouveau et intime sur ce maître de la peinture française du XIXème siècle, trop facilement réduit à son activité de paysagiste.

Points forts

Le musée Marmottan aime nous surprendre à travers ses expositions et nous propose donc un regard original sur l'oeuvre de Corot, que nous ne connaissons pas bien.

Au risque de paraître iconoclaste, j'ai toujours trouvé les magnifiques paysages de Corot un peu ennuyeux, aussi j'ai été particulièrement touché par la découverte de ses portraits sensibles et mélancoliques, part beaucoup plus intime de l'artiste, souvent gardés dans le secret de son atelier.

Peur de ne pas être compris par ses contemporains, cette production sera à peine diffusée de son vivant à l'exception de quelques rares amis, collectionneurs ou marchands. 

Prenant Ingres comme modèle, Corot va pendant près de 70 ans renouveler sa peinture des figures pour finalement nous offrir quelques chefs-d’œuvre,notamment dans les années 1870, émergence de la peinture moderne.

Ses Nus, comme "Marietta", "Le Repos" ou "Bacchante à la panthère", souvenirs vénitiens traités avec une forme de réalisme, sont une des parties les plus originales de sa production de figures situées au sein d'un paysage, fusion de la femme et de la nature, pour offrir un démenti à la critique qui lui reprochait de ne peindre que des paysages.

Vous avez aimé les portraits de Berthe Morisot, en découvrant les œuvres de Corot nous comprenons alors la place particulière du maître dans le parcours et le style de son élève Berthe Morisot.

Ses portraits féminins, comme ses variations de figures féminines grecques, ne sont pas posés comme des modèles mais font plutôt appel à la notion d'impression avec parfois un effet tremblé comme le flou d'un souvenir.

Les dernières années de Corot gagnent en liberté avec quelques chefs d'oeuvre ( à absolument ne pas rater ) comme "Femme à la perle" très Renaissance et troublante variation sur "La Joconde", "La Lecture interrompue" mélangeant modernité, abstraction de la couleur et rigueur géométrique, "L'Italienne" avec sa grande liberté chromatique faite de petites touches abstraites quasi impressionnistes et enfin "La Dame en bleu" en 1874 qui a été choisi comme Affiche de l'exposition et point ultime de ses recherches.

Le thème de l'atelier de l'artiste est introduit avec deux variations de "Jeune femme assise devant un chevalet", étrangement similaire comme un jeu des 7 erreurs. 

Corot nous livre une méditation poétique de son art et de sa création au cœur d'un même tableau: paysage, figure Italienne, observation du réel mais aussi réinterprétation par l'Imagination en atelier.

L'ultime tableau, "Le Moine au violoncelle", peint par Corot peu avant sa mort, est peut-être une une forme d'autoportrait qui rappelle le goût de l'artiste pour la musique; une oeuvre austère et mélancolique avec une palette de brun et de beige réduite.

Quelques réserves

La première partie de l'exposition qui commence par de petites effigies des proches de l'artiste destinées à son cadre intime, apparaît au premier regard un peu faible mais cette occupation était l'occasion pour Corot de se perfectionner dans la représentation de la figure humaine, qu'il va poursuivre avec maîtrise tout au long de sa vie.

Encore un mot...

Laissons le dernier mot à Georges Clemenceau : " La Joconde et moi nous ne nous sommes jamais compris. Je lui préfère une petite paysanne de Corot qui est au Louvre". Il voulait parler de "La femme à la perle", exposée cette fois-ci au musée Marmottan.

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