Fantin Latour: A fleur de peau

Hommage intéressant à un maître des natures mortes
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard
75006
Paris
0140136200
Jusqu'au 12 février 2017
Vu
par Culture-Tops

Thème

Le Musée du Luxembourg présente une rétrospective des oeuvres d'Henri Fantin-Latour (1836-1904), avec plus de cent vingt tableaux, dessins et lithographies. 

Artiste complexe et indépendant, ami des impressionnistes sans adhérer à leur mouvement, Fantin-Latour se posait en défenseur du réalisme et en précurseur du symbolisme.

Points forts

Il faut noter tout d'abord ses talents de dessinateur et ses qualités d'observation qu'on retrouve dans une série  d'auto-portraits et dans les portraits de famille, en particulier de sa femme Victoria et sa belle-soeur Charlotte (il ne jugeait pas utile d'aller chercher des modèles à l'extérieur alors qu'il pouvait trouver l'inspiration dans son propre cercle intime) : modèles captifs, statiques mais aussi tourmentés et sombres.

Puis il se pose en témoin privilégié des artistes de son temps par ses portraits de groupe, en rassemblant des poètes et écrivains dans "L'Hommage à Delacroix" et  dans le tableau "Coin de table", des peintres, en plaçant Manet qui sera un de ses grands amis, au centre du tableau "Un Atelier aux Batignolles", et des musiciens dans le tableau "Autour du Piano".

Explosent ensuite ses couleurs dans des natures mortes de toute beauté, d'une délicatesse et d'une brillance magnifique, non sans rappeler les peintres hollandais du XVIIIème par leur composition : aucun objet, aucune fleur n'est là par hasard, toute la composition est étudiée avec minutie. Ces natures mortes lui ont permis de trouver la gloire et le succès, soutenu par le marchand d'art anglais Edwin Edwards.

A la fin de sa vie, il a voulu se faire plaisir en donnant libre cours à sa passion pour la musique de Wagner et de Berlioz, c'est un hymne au symbolisme, onirique et allégorique.

Quelques réserves

Aucun geste, aucun regard, aucune attention, aucune séduction ni communication entre ses personnages, il ne raconte pas d'histoire,  il les tient à distance avec un manque d'expression et des fonds gris qui refroidissent l'atmosphère.

La réunion des personnages apparaît comme fictive, cela ressemble davantage à des scènes photographiées qu'à des scènes vivantes : il se disait lui-même fanatique de photographie et, même dans ses tableaux de nus à la fin de sa vie, il en a calqué certaines à partir de sa collection personnelle.

Encore un mot...

Une belle rétrospective qui permet de mieux connaître l'ensemble de l'oeuvre d'un artiste discret et "mineur" de son temps, qui a connu une renommée posthume grâce à sa femme, avec toute la complexité et les oppositions qu'il y a entre ses talents d'observateur, ses natures mortes extraordinaires de couleurs et de brillance, contrastant avec le côté sombre, froid et tourmenté du reste de son oeuvre.

Une phrase

"On peint les gens comme des pots de fleurs", disait lui-même Fantin-Latour qui avouait avoir horreur des mouvements, des scènes animées.

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