Miró

Une osmose presque parfaite entre poésie et peinture
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Grand Palais
3, avenue du Général Eisenhower
75008
Paris
0144131717
Tlj (sauf le mardi) de 10h à 20h et le weekend jusqu'à à 22h. Nocturne le mercredi jusqu'à 22h

Thème

Une exceptionnelle rétrospective est consacrée à l’artiste catalan, Joan Miró, au Grand Palais, à Paris, jusqu' au 4 février.

Pas moins de 150 œuvres, en provenance de grands musées européens et américains, ainsi que de collections privées, retracent les 70 ans de carrière de l’artiste, marqués de renouvellements incessants.

Ni abstrait, ni figuratif, son art nous amène dans le monde intérieur de Miró qui a développé son propre langage, à la fois surréaliste et profondément poétique, en dehors de tout dogme artistique.

Points forts

L'exposition s’ouvre avec les périodes fauves, cubistes et détaillistes, suivies de l’époque surréaliste où Miró invente un monde poétique jusqu’à présent inconnu dans la peinture du XXème siècle.

Cette confrontation nécessite de nous ouvrir à la fraîcheur enfantine et à la liberté d’expression singulière de Miró, pour plonger dans son univers de « Peinture-Poème  », illustré dans sa toile de 1925,  «  Ceci est la couleur de mes rêves  ».

Un vent frais souffle sur cette rétrospective, loin de toute mode, et orchestrée de main de maître par Jean-Louis Prat, grand spécialiste et ami du peintre.

Une scénographie parfaite profitant pleinement des espaces du Grand Palais nous promène d’une manière chronologique dans l’univers méditerranéen de Miró à travers peintures, dessins, céramiques et sculptures….

A ne pas manquer le tableau d’un réalisme enfantin, « La Ferme », de 1921-22, qu’acheta Ernest Hemingway: une merveille narrative de la réalité de l’homme attaché à sa terre natale, à Mont-roig, pleine de petits détails digne du travail d’un miniaturiste.

Miró n’aimait pas du tout parler de son travail. Dans 2 vidéos interviews, on découvre un artiste humaniste, épris de liberté, d’une simplicité touchante avec son accent catalan; dans ces videos il nous dit qu’il ne rêve pas la nuit mais à travers ses peintures.

La découverte du surréalisme à Paris va lui ouvrir les portes du rêve et de l’inconscient qui le libère de la représentation du  réel pour inventer un nouveau vocabulaire de signes. Il réussit à abolir la distance entre écriture et peinture, comme l’illustre cette œuvre majeure, « Escargot, femme, fleur, étoile », de 1934, qui synthétise l’expression artistique de Miró.

Les peintures magistrales et monumentales de 1961, « Bleu I », « Bleu II » et « Bleu III », à côté de la sculpture « Oiseau lunaire », sont réservées au cœur de notre parcours, synthèse de toutes les expériences menées par Miró, à la recherche d’un grand dépouillement dans une grande tension intérieure. Il mettra presque 10 mois entre l’ébauche au fusain sur la toile et le passage à l’acte de peindre.

Les dernières salles sont consacrées aux 25 dernières années de création de l’artiste, dans son grand atelier de Palma de Majorque où Miró peint des œuvres de plus grands formats, avec une ampleur nouvelle, oeuvres  plus vides et abstraites mais où le tragique est toujours confronté à l’espoir et porteur de sens.

Quelques réserves

Miró fait du Miró, il ne sort pas de son univers mais faut-il nous en plaindre ? Je vous engage plutôt à y revenir lors d’une nocturne pour mieux vous laisser emporter par ses paysages intérieurs.

Encore un mot...

Entre réalité et monde imaginaire, Miró nous ouvre un incroyable univers poétique et onirique mais il est aussi un artiste engagé qui aborde les questionnements de l’homme face aux bouleversements du XXème siècle. 

Je vais être très direct: si vous le pouvez, ne ratez pas cette expo!

Une phrase

« Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème ». Miró.

L'auteur

Joan Miró, né à Barcelone en 1893 et mort à Palma de Majorque en décembre 1983, est un peintre, sculpteur, graveur et céramiste espagnol mais il se définit avant tout comme « Catalan international ».

Son œuvre révèle un attrait pour le subconscient et son monde onirique et correspond aux grandes lignes du mouvement surréaliste auquel il adhère sans jamais s’y soumettre.

Miró partagera son temps entre Paris et Mont-roig, en Espagne, à partir de 1920 jusqu’en 1956 où il installe son atelier à Palma de Majorque.

Il effectue alors plusieurs séjours aux Etats-Unis et au Japon.

Miró est un artiste majeur du XXème siècle, reconnu internationalement.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Expos encore à voir