Rubens. Portraits princiers.

Rubens, un peu trop en majesté
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard
75006
Paris
0140136200
Jusqu'au 14 janvier 2018: Tlj 10h30-19h. Nocturne le vendredi jusqu'à 22h
Lu / Vu par Culture-Tops

Thème

Cette exposition a deux héros : une reine et un peintre. La première, Marie de Médicis, veuve d’Henri IV et mère de Louis XIII, est un personnage majeur de l’histoire politique et diplomatique du premier tiers du XVII siècle. Le second, Pierre Paul Rubens, est le peintre le plus célèbre de son temps. Leur influence se déploie alors sur toute l’Europe. Marie de Médicis, par ses origines familiales et les alliances de ses enfants, est liée à toutes les dynasties régnantes. Rubens, au cours de ses voyages, plus que n’importe quel peintre de l’époque baroque, opère dans tous les foyers artistiques renommés, mêlant parfois création et diplomatie. 

Une part méconnue, mais pourtant essentielle de l’œuvre gigantesque de l’artiste est révélée dans cette exposition : ses portraits de rois et de reines, de princes et de princesses. Lui sert d’écrin le Musée du Luxembourg, dans l’enceinte du palais que Marie de Médicis à fait édifier à partir de 1615 et pour lequel elle commanda à Rubens un ensemble de toiles monumentales illustrant sa vie.

Points forts

- Nous pénétrons comme dans un lieu sacré : le musée du Luxembourg, au sein du palais pour lequel Rubens réalisa un des sommets de son œuvre.

Avant d’entrer dans l’exposition elle-même, un arbre généalogique place Marie de Médicis au cœur des cours régnantes de l’époque : son ascendance la relie tant aux Gonzague, aux Habsbourg qu’aux Bourbon. Nous retrouverons des éléments simplifiés de cette généalogie à l’entrée de la plupart des salles. De même, une carte murale indique les déplacements et voyages faits pas le peintre. Autour des portraits de Philippe IV, Louis XIII ou encore Marie de Médicis réalisés par Rubens et par quelques célèbres contemporains (Pourbus, Champaigne, Velázquez, Van Dyck…), l’exposition plonge le visiteur dans une ambiance palatiale au cœur des intrigues diplomatiques du XVIIe siècle.

- Une scénographie agréable qui permet de se repérer dans les différentes cours d’Europe grâce à des salles structurées par couleurs.

- Au fil de ces salles, nous feuilletons l’album de famille de Marie de Médicis peint par Rubens. Ce qui est important aussi dans cette exposition, ce sont les  portraits peints par les rivaux de Rubens, des mêmes modèles, à des dates similaires, et qui dévoilent l’originalité du maître dans ce domaine aussi codifié que prestigieux. Nous comprenons ainsi un peu mieux que la vie de Marie de Médicis s’entrecroise avec la carrière de Rubens.

- La soixantaine de tableaux exposés permet de mettre un visage sur des figures emblématiques de notre Histoire, de l’histoire européenne.

Mais en terminant notre visite, nous ressentons que tous ces tableaux codifiés  brident Rubens. On sent qu’il préfère s’investir dans les portraits de ses proches plutôt que de ces princes…on le constate en conclusion du parcours avec la présence d’un magnifique autoportrait, prêt de la reine Elizabeth II (Autoportrait, 1623 © The Royal Collection)

Quelques réserves

- Quel que soit l’intérêt historique des maisons royales qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur cette période nous ne retrouvons pas ici le peintre que nous connaissons mais un peintre qui délègue l’exécution de son immense production à son atelier.  

- Les textes explicatifs sont assez compliqués. Ils s'attachent trop à énoncer l'arbre généalogique des monarchies, les commandes faites à Rubens, plutôt qu'à expliquer les spécificités du style du peintre. 

- La scénographie est sans surprise.

- En conclusion : Peu d’émotions.

Encore un mot...

Les portraits, les paysages, les dessins sont probablement plus proches de notre sensibilité que les divinités antiques et les épisodes bibliques ou les portraits princiers...

L'auteur

Pierre Paul Rubens (1577-1640), le plus flamand des artistes du 17e siècle est né en 1577 à Siegen (Westphalie) en Allemagne. Son père, Jan, était un jurisconsulte d’Anvers qui avait dû fuir la ville en 1568 du fait de ses sympathies pour la Réforme protestante. Jan meurt à Cologne en 1587 et sa femme et ses enfants regagnent alors Anvers. Pierre Paul fait de bonnes études humanistes dans cette ville, puis devient page chez la comtesse Philippe de Lalaing à Oudenarde. Sa vocation artistique apparaissant, il entre en apprentissage successivement chez les peintres Tobias Verhaecht (1561-1631), Adam van Noort (1561-1641) et Otto Venius (ou van Veen, 1557-1626). Cet apprentissage dure sept à huit ans. En 1600, Rubens part pour l’Italie où il restera huit ans. Ce long séjour lui permet d’acquérir une immense culture picturale et archéologique. Il obtient très rapidement une célébrité dans l’aristocratie italienne et reçoit des commandes. Il devient ainsi le peintre attitré des Gonzagues de Mantoue.

Il revient à Anvers en 1608 et, dès 1609, devient le peintre de l’archiduc Albert d’Autriche (1559-1621) et de son épouse l’infante Isabelle d’Espagne (1566-1633). Isabelle, fille du roi d’Espagne Philippe II (1527-1598) reçoit le gouvernement des Pays-Bas en dot à l’occasion de son mariage avec son cousin Albert, fils de l’Empereur Maximilien II d’Autriche (1527-1576). De 1598 à 1621, le couple archiducal permet à cette région dévastée par les guerres de briller au niveau international. Les archiducs établissent leur Cour à Bruxelles et développent une politique de mécénat. Ils financent le rayonnement du baroque flamand en s’entourant de peintres. Rubens a une immense renommée internationale et les commandes se multiplient : par exemple les cycles des vies de Henri IV (1553-1610) et de Marie de Médicis (1575-1642), peints de 1622 à 1625. 

Rubens sera anobli par le roi d’Espagne en 1624.  Jusqu’à sa mort, en 1640, Rubens sera assailli de nombreuses commandes princières 

Commentaires

Jmarc
jeu 23/11/2017 - 22:31

Je rejoins cette critique, une absence d'émotion lors de cette visite très décevante.

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