Les chemins de Garwolin

La plus belle des aventures
De
Evelyne Dress
Editions Glyphe - 286 pages
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Tout commence par une promenade dans le quartier du Marais à Paris- et Evelyne Dress, de se souvenir : « Avec une amie, nous sommes passées devant le Mémorial de la Shoah avec, sur les murs, tous ces noms des déportés. Alors, je me suis rappelée que j’ai trois prénoms; le troisième, c’est le même que celui d’une sœur de mon père, morte en déportation. Sylvia, en fait, s’appelait Cywia. A ce moment-là, j’ai ressenti fortement le désir de la connaître. De connaître l’histoire de mon père… » 

Le roman est lancé : une jeune femme, célibataire et journaliste télé, vient de perdre son père, elle ne sait pas grand’chose de lui, si ce n’est une date et un lieu de naissance : 15 novembre 1914, Garwolin (Pologne). Dès lors, Silvia Gutmanster va se lancer sur les traces de ce père décédé, de sa famille. D’elle-même, aussi et surtout. 

L’héroïne est prise entre ses découvertes (tout doit-il être dit, révélé quand on plonge dans une histoire familiale?) et les indications de sa voix intérieure.

Points forts

-Dans ce roman parfaitement construit, l’auteure mêle avec justesse fiction, rêve et fantasmagorie.

-Un roman maîtrisé en forme de « road movie » à vélo qui mène l’héroïne en Pologne à Garwolin et à Auschwitz, puis en Belgique à Anvers ou encore à Paris.

-La réflexion sur la judéité avec une jeune femme, Silvia Gutmanster, qui si elle n’est pas juive, se sent juive. Par une attitude, par une éthique de vie dans laquelle elle se reconnaît totalement.

-Le récit de la plus belle des aventures qu’on puisse espérer : aller vers soi-même. « Les autres ne sont que des béquilles pour trouver des détours, confie Evelyne Dress. Tous mes romans sont traversés par l’amour, c’est encore le cas pour « Les Chemins de Garwolin » ; dans ce voyage, dans cette quête, Silvia est à la recherche de sa moitié d’âme ».

Quelques réserves

A certains passages du roman, l’histoire semble échapper à l’auteure. Ce qui donne quelques séquences un peu confuses.

Encore un mot...

Avec « Les Chemins de Garwolin », Evelyne Dress nous offre un roman ambitieux et brillant. Livre de paix, il raconte avec élégance et sans artifice une quête  identitaire et existentielle. Un roman empli de charme et de magie.

Une phrase

« Dimanche, je m’éveillai de bonne heure.

Le soleil brillait, enfin. Il n’y avait que cela qui comptait. Je suis une fille du mois d’août ! Je commençai par prendre mon café sur un bout de terrasse devant l’hôtel. C’était l’heure de la messe. Les Polonais, dans leurs plus beaux habits, se dirigeaient en nombre vers l’église. Bien que je ne sois pas pratiquante, j’aime fréquenter les lieux de culte. Tous sans exception, autant l’église que la synagogue, le temple bouddhiste que la mosquée ».

L'auteur

Née un 1er août dans un train entre Grenoble et Lyon, Evelyne Dress est comédienne, scénariste, réalisatrice, peintre et romancière. Entre 1969 et 1992, elle a tourné dans dix-neuf films (dont « Elle boit, elle fume pas, elle drague pas mais… elle cause ! » (1970) de Michel Audiard, « Raphaël ou le débauché » (1971) de Michel Deville, « Et la tendresse ? Bordel ! » (1979) de Patrick Schulmann ou encore « La Nuit de Varennes » (1983) d’Ettore Scola). Elle a également réalisé un long-métrage (« Pas d’amour sans amour »- 1992) et un documentaire (« Rangoon »- 2002). Au théâtre, on l’a vue dans, entre autres, « Oh : Calcutta » (1971), « Le Marchand de Venise » de William Shakespeare (1972), « Largo desolato » de Vaclav Havel (1986) ou encore « Le Boucher » d’Alina Reyes (1989). 

En 1993, Evelyne Dress publie son premier roman, « Pas d'amour sans amour ». Suivront « La Maison de Petitchet » (1996), « Les Tournesols de Jérusalem » (2001) et « Le Rendez-vous de Rangoon » (2009). Son cinquième et récent livre, « Les Chemins de Garwolin » a reçu, en octobre 2016, le Prix du Roman de la ville d’Aumale.

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