L’Ombre animale

Ambitieux, majestueux et envoûtant
De
Makenzy Orcel
Editions Zulma - 352 pages
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Première phrase de « L’Ombre animale » : « je suis le rare cadavre ici qui n’ait pas été tué par un coup de magie, un coup de machette dans la nuque ou une expédition vaudou, il n’y aura pas d’enquête, de prestidigitation policière, de suspense à couper le souffle comme dans les films et les romans ». Plusieurs personnages habitent le livre : Toi, la mère et la confidente de la défunte, passeuse de témoin et gardienne des mythes, « Toi, bonne à subir et à tout faire, Makenzy, en père pire que maudit, Orcel, le frère mutique posté devant la mer » sans oublier « l’Envoyé de Dieu et ses bacchanales infernales, et puis les loups qui rôdent en mauvais anges expropriateurs ». Dès le début, on est enveloppé par « l’odeur d’oignon frit de la mort », et ça ne va pas s’arrêter…

Points forts

- Grandi dans une ville en mouvement (Port-au-Prince), avec « L’Ombre animale », Makenzy Orcel s’affirme encore plus comme un poète amoureux de la langue française que comme un romancier. Avec cette histoire d’une famille, il dessine les frontières d’une société,  ausculte les âmes et leur profondeur, jongle entre magie et litanie d’outre-tombe.

- Dès les premières lignes de son nouveau roman, Makenzy Orcel embarque le lecteur dans un tourbillon. Mieux : dans une tornade, dans un maelström…

- Un texte qui prône le désordre et le chaos. La preuve que Makenzy Orcel, c’est le souffle et l’incandescence. Qu’importe l’histoire avec cet écrivain, seul compte le style. Et c’est du flamboyant, du majestueux, du chaotique, du désespéré, de l’enchanté. Bref, de l’envoûtant…

Quelques réserves

Le style d’écriture d’un "écorché vif",ce qui peut dérouter, perturber plus d’un lecteur…

Encore un mot...

Avec « L’Ombre animale », Makenzy Orcel bouscule la langue française. C’est flamboyant et envoûtant, ambitieux et exigeant. Un texte    important, à consommer sans modération. On est enveloppé, choyé, happé, bousculé… C’est l’ivresse des mots, d’une langue serrée, essorée, magnifiée pour mieux (psych)analyser la société et l’Être haïtien…

Une phrase

« Il est de ces jours où il fait un temps à aimer la vie, coucher sous les arbres, regarder danser le vent dans les branches, compter les étoiles éparpillées sur l'immense tapis noir du ciel, à essayer bêtement à trouver celle qui t'appartient, car chaque vivant sur la terre est branché à une étoile dans le ciel qui file la veille de sa mort ».

L'auteur

Né le 18 septembre 1983 à Port-au-Prince (Haïti), Makenzy Orcel a suivi des études de linguistique avant de se consacrer à l’écriture. Après le tremblement de terre qui a anéanti, en janvier 2010, Port-au-Prince, il publie son premier roman, « Les Immortelles ». En 2011, il publie « Les Latrines », une exploration implacable des bas-fonds et des bidonvilles de la capitale haïtienne. 

Alors qu’il est en résidence d’écriture à Laval (Mayenne) depuis 2015, parait au printemps 2016 son troisième roman, « L’Ombre animale ». Il dit souvent que « pour être écrivain, il faut le vouloir vraiment, l'inspiration ne suffit pas ». Et il ajoute : « Je n'écris pas pour tout le monde, j'écris pour une petite communauté ». Il est surnommé « l’enfant terrible des lettres haïtiennes ».

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