Mes pensées sont des papillons

La lucidité, le courage, et la grâce
De
Eveleen Valadon avec Jacqueline Remy
Editions Kero - 196 pages
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Eveleen Valadon, 79 ans, a été diagnostiquée Alzheimer il y a quatre ans. Elle refuse de nommer cette maladie effrayante et préfère se dire « du côté d’Alois », prénom du neurologue allemand qui a découvert la pathologie. Elle raconte dans ce livre, écrit à la première personne, sa lutte quotidienne contre la maladie, un combat qui occupe tout son temps et l’épuise. Sans jamais se plaindre. Le lecteur suit au fil des mots, ses pensées qui parfois s’échappent, comme les papillons. 

Points forts

Eveleen Valadon ne se défile pas. Face à cette maladie, elle a choisi de résister et de parler. C’est une battante. Elle livre sa nouvelle vie dictée par Alzheimer sans faux-fuyants : les nombreux rendez-vous médicaux, nouvelles balises de ses jours, les aller retours à la pharmacie, la perte des mots, des repères temporels, la fatigue immense.

Elle s’insurge des idées répandues sur la maladie : « On pense que les personnes qui ont ça sont un peu dingues. »

Le lecteur découvre la réalité d’Alzheimer. La solitude d’Eveleen est frappante. Malgré le soutien de sa famille, d’une aide ménagère, du corps médical, les entretiens avec Jacqueline Rémy qui transcrit sa parole. La maladie enferme. « On ne raconte pas à ses proches qu’on se sent soudain dépassé, désorienté », écrit-elle.

Alzheimer fragilise. L’équilibre de vie imposé par la maladie est précaire. Un trou de mémoire, un sac oublié quelque part, des papiers volés, et c’est l’angoisse qui étreint.

Quelques réserves

Je n’en vois pas.

Encore un mot...

Un témoignage courageux, utile, éclairant, impressionnant, sur la maladie d’Alzheimer.

Une phrase

« Moi, j’ai l’impression que je réfléchis tout le temps. C’est sans doute pour cette raison que je suis chroniquement épuisée. Personne ne peut imaginer ce que c’est, cette agitation perpétuelle de mes pensées dont je cherche désespérément à m’imprégner, pour qu’elles restent inscrites en moi, faute de parvenir à les écrire. » (page 114)

L'auteur

Fille d’un médecin français et d’une mère anglo-irlandaise, Eveleen Valadon a dirigé une petite agence de presse avec son mari, à Paris. Elle a été professeur d’anglais, artiste peintre. Elle a trois enfants.

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