Betty

Naufrage entre deux eaux
De
Carlos Bassano
Mise en scène
Frédéric Oudart
Avec
Emma Colberti, Brian Tabaka, Géraldine Asselin
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre du Gymnase
38 boulevard de Bonne Nouvelle
75010
Paris
01 42 46 79 79
Jusqu'au 1er juillet 2018

Thème

Célibataire à quarante ans, Betty entame une liaison avec Kev, vingt ans, jeune homme en jogging aussi immature qu'elle est sophistiquée. Ce qui devait être une brève aventure se transforme malgré elle en relation tumultueuse, faite de désir et de rejet de l'autre. Aux antipodes, les deux amants ne s'entendent que sur le plan physique. Kev reproche à Betty d'être trop "prise de tête" et de le traiter comme un enfant, et Betty reproche à Kev son manque de culture et son intérêt exclusif pour le sexe. Souffrant de cette relation sans avenir qu'elle a pourtant du mal à rompre, elle se confie à sa meilleure amie Karine, qui l'aide à arbitrer entre passion et raison, entre épanouissement des sens et besoin de sécurité.

Points forts

- Les acteurs jouent du mieux possible, et c'est leur dynamisme qui porte la pièce.

- Le décor reproduisant l'appartement de Betty est agréable.

Quelques réserves

- Oscillant maladroitement entre comédie et drame, le texte est assez déroutant. Les dialogues manquent d'inventivité, et misent sur la vulgarité pour marquer le public.

- L'histoire est assez répétitive. Le fait de recourir à des stéréotypes n'a rien de gênant dans le cadre d'une comédie qui met en scène le choc des cultures, mais en plus d'être unidimensionnels, les personnages de la pièce n'évoluent pas d'un iota. La complexité des relations de couple est réduite à des disputes redondantes sur le fait de "ne pas se prendre la tête". Le personnage de Betty, tantôt bonne copine, tantôt amante hystérique, tourne en rond au point d'en devenir antipathique.

- Certains passages mettent le public franchement mal à l'aise, notamment l’insertion de sujets graves comme la tentative de suicide ("ma TS") et l'agression sexuelle, qui s'intègrent mal dans l'atmosphère légère de la pièce. Ce mélange de registres crée un vrai malaise.

- La diktat social du mariage, qu'on n'attendait pas au XXIe siècle, dans ce milieu parisien décomplexé, s'impose de façon étonnante.

Encore un mot...

Abordant le dilemme amoureux d'une quadragénaire, cette comédie contemporaine manque son virage vers le drame psychologique.

Une phrase

"C'est le malheur des autres que les gens viennent applaudir. Ils ont besoin du malheur des autres pour se dire que leur vie n'est pas si mal."

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