Compartiment fumeuses

Fumer avec ces femmes-là, c'est surtout du plaisir...
De
Joëlle Fossier
Mise en scène
Anne Bouvier
Avec
Bérangère Dautun, Sylvia Roux et Nathalie Mann
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Studio Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017
Paris
0143872323
Jusqu'au 14 avril: jeudis et vendredis à 21h; Les samedis à 19h

Thème

Le sujet de cette pièce colle parfaitement à l'actualité : la violence faite aux femmes et comment s'en sortir, si possible sans trop de dégâts. 

Une femme atterrit en prison pour avoir tué son père. Elle tombe sur une comparse de cellule très diserte, grosse voix, bien bourrue mais bonne fille, kleptomane par nécessité, qui comme elle le dit elle-même, se fait gauler avec la plus grande régularité. Elle arrive à obtenir des confidences de l'arrivante. Et l'on voit se rapprocher ces deux femmes que tout oppose hors le coeur, les beaux sentiments et l'espoir.

Points forts

- Bérangère Dautun reforme ici un duo avec Sylvia Roux et c'est grand plaisir de voir ces comédiennes solaires illuminer des personnages dont la fonction première, prisonnières dans une cellule, ne nous laissait pas prévoir ce bel éclairage

- Le texte est toute en finesse et permet à Bérangère Dautun, lorsqu'elle raconte ses souffrances, "qu'en termes délicats ces choses-là sont dites", d'exprimer l'indicible avec des mots de tous les jours

- Le décalage de la prisonnière arrivant pour la première fois en prison et ignorant tout du monde carcéral : "où est la cuisine ?" demande-t-elle à sa co-détenue...

- Cet amour naissant entre les deux femmes, tout en douceur dans ce monde de brutes

- Mention à Nathalie Mann qui, en gardienne de prison avec son trousseau de clefs de soeur tourière, rappelle en permanence les côtés plus que contraignants et souvent avilissants de la geôle

Quelques réserves

- Ca ne dure qu'une heure 10...

- Attention aux gorges fragiles : nos commères fument sur scène et des vraies cigarettes

Encore un mot...

C'est une pièce pleine d'espoir: cette Blandine qui arrive et qui n'est que douleur, tombe sur une femme qui va lui permettre de refaire surface et de recoller les morceaux d'une existence bien pourrie jusque là. La prison, dans laquelle elle ne va pas rester bien longtemps d'ailleurs, conjuguée avec la rencontre de cette kleptomane si vivante, va la faire renaître à la vie et leur amour, très pur et si léger, va entraîner une véritable résurrection pour Blandine en balayant son sordide passé.

C'est un conte de fées à la Cendrillon: ça commence très cruellement pour se terminer dans le bonheur. On sort très content de la représentation.

L'auteur

Joëlle Fossier le dit d'entrée de jeu : "Compartiment fumeuses" est une pièce dédiée à toutes les femmes qui résistent, s'affranchissent, aspirent à briser leurs chaînes et gagnent leur liberté". Dans le contexte actuel de"balancetonporc" et autres "metoo", l'auteur reflète avec ses mots ce que pensent beaucoup de femmes qui n'ont pas la capacité de s'exprimer. 

Joëlle Fossier s'est intéressée depuis toujours à mettre en avant des personnages d'exception, courageuses et fortes : Mère Teresa, Sarah Bernhardt, La comtesse de Ségur. Elle a écrit un certain nombre de pièces, joué dans une bonne vingtaine de films et se distingue dans le doublage, tant des séries, que des films et des dessins animés.

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