Dali

Ambitieux mais peu convaincant, malgré la performance de Kieffer
De
Christophe Gauzeran
Avec
Philippe Kieffer et Christophe Gauzeran
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre des Mathurins
36 rue des Mathurins
75008
Paris
01 42 65 90 00
Jusqu’au 19 août: Du mardi au samedi à 19h - le dimanche à 15h

Thème

Qui ne connaît pas Dali ? Mais qui connaît vraiment Salvador Dali ? L’homme, l’artiste, sa vie, ses obsessions et ses tourments …A travers ce spectacle, Dali tente de s’expliquer, se justifier parfois, en exhibant la mécanique intérieure de l’un des artistes modernes les plus connus et les plus controversés. Un long monologue illustré de quelques vidéos et tableaux, ponctué d’interventions d’un “intervieweur” qui tente de l’aider à mettre de l’ordre dans cette confession intime et pléthorique.

Points forts

1/ Philippe Kieffer "est" Dali. Avec un physique proche de celui de son sujet, il adopte l’accent et le phrasé si caractéristique du natif de Cadaqués. On oublie vite la performance pour ne plus voir que le “maître”, se racontant et s’auto-parodiant avec une gourmandise palpable.

2/ Le spectacle, et c’est là son principal mérite, ouvre une porte sur la vie et l’oeuvre protéiforme de Dali. Il questionne, éveille la curiosité et donne envie de courir chez son libraire acheter une biographie pour tenter de comprendre comment il s’est construit et développé jusqu’à la caricature.

3/ Sur un grand écran disposé au centre de la scène, alternent quelques vidéos éclairant le cheminement de Dali et un petit nombre de tableaux, avec présentation des assemblages qui ont présidé à leur construction.

Quelques réserves

1/ On ne sait pas trop quel est le but de la pièce : conférence, plaidoyer pro-domo, documentaire, interview, introduction à l’oeuvre ? La construction et le déroulement  du spectacle ne choisissent jamais et cette absence de finalité nous laisse perplexe.

2/ La mise en scène minimaliste s’ajuste mal avec le personnage légendaire, foisonnant et exubérant du divin maître. Le rôle  de “l’interviewer”, interprété par l’auteur, s’intercale difficilement entre les longs monologues de Dali.

3/ Au final, si Dali est un sujet est passionnant et justifie qu’on lui consacre une pièce, il mérite plus d’originalité, de fantaisie, voir d’excentricité.

Encore un mot...

Dali intrigue, fascine, irrite sans que l’on sache toujours pourquoi. On pourra puiser dans cette “introduction” à l’homme et à son travail, des éléments de réponse. Et des envies d’en savoir plus sur cet artiste mystérieux que la pièce ne fait qu’effleurer. Un paradoxe certes éminemment dalinien...

Une phrase

"Je suis un surréaliste total qu'aucune censure, aucune logique n'arrêtera jamais! Aucune morale, aucune peur, aucun cataclysme ne me dicte ma loi. La suprême folie n’est-elle pas de voir la vie telle qu’elle est et non telle qu’elle devrait être".

L'auteur

Si le texte de Christophe Gauzeran empreinte à la dialectique et la rhétorique daliniennes, il est difficile de démêler ce qui appartient à Dali ou non dans ce texte. Et on se pose la question : qui est réellement l’auteur de quoi?

Christophe Gauzeran est comédien de formation, titulaire d’un DEA d’études théâtrale,  enseignant et animateur d’ateliers de théâtre.

Il a fondé la compagnie Fahrenheit 451 en 2004, qui a notamment créé La Strada, d’après Fellini, et Don Quichotte.

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