Les Trois Soeurs

Arrêtez le massacre!
De
Simon Stone
d’après Anton Tchekhov
Avec
Jean-Baptiste Anoumon, Assaad Bouab, Éric Caravaca, Amira Casar, Servane Ducorps, Eloïse Mignon, Laurent Papot, Frédéric Pierrot, Céline Sallette, Assane Timbo, Thibault Vinçon
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre de l’Odéon
Place de l’Odéon
75006
Paris
01 44 85 40 40
Jusqu' au 22 Décembre 2017: Du mardi au samedi à 20h., le dimanche à 15h.

Thème

Pour la seconde fois de la saison, l’Odéon propose une relecture des « Trois Sœurs » d’Anton Tchekhov. La précédente était en russe et langage des sourds… celle-ci n’a plus de Tchekhov que l’ossature : trois sœurs, un frère, des pièces rapportées improbables et l’insatisfaction de vies inaccomplies et de rêves qui s’effacent.

Tout le reste – le texte comme la mise en scène -  est de Simon Stone, l’étoile montante australienne du théâtre contemporain. Les retrouvailles des sœurs, frère et amis dans la maison de vacances familiale tournent au huis clos affligeant de déprime et de vacuité. On est en 2017, les références sont bien celles d’aujourd’hui et l’atmosphère est celle de Desesperate Housewives, deFriends ou de Sex in the city, bande son gentiment massacrée de Bowie et de Britney Spears.

Tout se passe dans une imposante maison de verre qui tourne en permanence et donne à voir plusieurs scènes simultanément, un montage scénique qui n’est pas sans rappeler lui aussi le montage croisé des séries tv.

Points forts

Le décor et la scénographie : la maison est étonnante; sur deux étages vitrés elle donne à voir deux, parfois trois, scènes simultanément. C’est elle le cœur de la pièce. Maison maléfique qui finira par se vider après avoir tourné sur elle-même, comme la roue d’une loterie damnée, durant toute la pièce.

Les interprètes: les trois sœurs (Céline Salette est Macha, Amira Casar est Olga et Eloïse Migon est Irana) mènent le bal avec talent et une rare énergie. Et il en faut pour donner de la présence à ces phrases du quotidien et à ces vies de vacuité. Grâce à elle, la lumière de la souffrance parvient par moment à franchir les murs de verre de la maison. Elles sont parfaitement portées par tout le reste de la troupe.

Quelques réserves

L’écriture de la pièce. Il ne suffit pas d’emprunter à Tchekhov son « pitch » et de broder autour dans une culture de séries télé pour faire passer tout ce que l’œuvre originale portait. La finesse de Tchekhov, sa sensibilité, son interrogation sur l’autre, sa recherche d’une exigence et parfois même une certaine cruauté… tout cela a disparu dans un texte qui se débite à la mitraillette et finit déversé dans des sacs Carrefour.

Encore un mot...

Simon Stone a incontestablement du talent pour diriger des acteurs, il a des idées formidables pour les mettre en scène dans une scénographie remarquable. Tout cela on le savait et il le confirme avec Les Trois Sœurs… dommage que le texte et la construction des personnages ne soient pas à la hauteur. On n’est parfois jamais si mal servi que par soi-même...

Une phrase

« J’étais en train de penser à quand on était petit… pourquoi est-ce qu’on a dû devenir des putain d’adultes »

L'auteur

Anton Tchekhov : pour mémoire

Simon Stone : scénariste, réalisateur, metteur en scène et acteur australien né en 1984.

Artiste associé de l’Odéon.

Salué et encensé par toute la critique en 2017 à Avignon pour la pièce Ibsen Huis (La Maison d'Ibsen) qu'il a écrite, inspirée par l'œuvre d'Henrik Ibsen, Pièce qui utilisait aussi le concept de maison de verre.

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