Moi, Dian Fossey

Intense et envoûtant: pourrions-nous tous être des Dian Fossey?
De
Pierre Tré-Hardy
Mise en scène
Gérard Vantaggioli
Avec
Stéphanie Lanier
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre 14
20 avenue Marc Sangnier
75014
Paris
0145454977
Jusqu'au 24 février: Du mardi au vendredi, 19h ; le samedi, 20h30.

Thème

Elle était partie en mission pour un mois. Primatologue américaine, Dian Fossey est restée au Rwanda pendant treize années. Elle y a approché, côtoyé, étudié les gorilles, ces grands singes dont certains mesurent plus de 2 mètres de haut… Et là, par les mots de Pierre Tré-Hardy dits par Stéphanie Lanier, on est transporté en cette nuit africaine. On y entend l’émerveillement de la scientifique; ses combats, aussi. Combats pour la vie, pour tenir debout et le rester. On y perçoit aussi tous ces chamboulements que l’Afrique déclenche en elle, l’Américaine… On y partage également ses jeux avec les gorilles. 

Il y a, dans ce séjour de treize années, de l’émerveillement et du jeu, mais aussi de la désillusion. Et puis, entre Noël et le jour de l’An, tout va basculer. La nuit. Une dernière nuit. La machette va fracasser le crâne de Dian Fossey : « Un premier coup m’a fendu le crâne jusqu’à la bouche. Je n’ai rien senti. La douleur, il faut lui laisser le temps de monter au cerveau mais là, plus de cerveau, pas eu le temps de souffrir », raconte le fantôme de Dian, l’amie des gorilles. 

Avec la mort, avec l’assassinat de la primatologue américaine, la sauvagerie a encore frappé. Une femme extraordinaire a été tuée. Une fois encore, preuve a été faite que, pris dans sa folie, le monde court à sa perte…

Points forts

- Le texte de Pierre Tré-Hardy, tout en finesse, élégance, émotion sans oublier, deci delà, une pointe d’humour.

- L’auteur de « Moi, Dian Fossey » s’est inspiré des Mémoires de la primatologue américaine assassinée en 1985 mais a su éviter le piège du texte aussi plombant que faussement érudit. Mieux : « Moi, Dian Fossey » se révèle aussi un moment de théâtre intelligemment pédagogique.

- La performance scénique de Stéphanie Lanier, qu’on avait dans le passé tant appréciée dans l’adaptation des « Ailes du désir » sous la direction de Gérard Vantaggioli. A aucun moment, elle n’en fait trop sur la scène dans « Moi, Dian Fossey ». Tout y est, dans son interprétation, envoûtement et intensité.

- La lumière, dans une création de Franck Michallet, rappelle délicatement les brumes des forêts du Rwanda, là où Dian Fossey a côtoyé les grands singes pendant treize années…

Quelques réserves

Une mise en scène réduite au minimum, pour ne pas dire inexistante. Mais le texte est suffisamment fort pour pouvoir s’en passer.

Encore un mot...

En un peu plus d’une heure, un fantôme raconte donc la dernière nuit de la primatologue américaine Dian Fossey. Pierre Tré-Hardy a écrit là un beau monologue, aussi émouvant que pédagogique, teinté d’humour dans la brume et impeccablement dit par la comédienne Stéphanie Lanier. On est tous des Dian Fossey !

Une phrase

« La femme allongée là-bas, c’est moi. Enfin, moi... mon corps… Je me souviens, moi Dian Fossey… celle qu’on croyait folle… à présent, je fais très bien la différence entre sain de corps et sain d’esprit… ce soir je suis plus saine d’esprit que de corps… en, Afrique, tout le monde croit aux esprits. Tout est esprit, le papillon comme l’éléphant, la fougère comme la forêt… tout est esprit, et moi aussi, à présent. En Afrique, on croit que l’esprit reviendra toujours pour parler… et je parle… »

L'auteur

Né le 17 octobre 1962 à Dinard (Ille-et-Vilaine), Pierre Tré-Hardy  réside présentement dans les Alpes-Maritimes, après avoir grandi en Polynésie, plus précisément aux îles Marquises. Il y a vécu chez Jacques Brel et sa compagne. C’est là qu’il a commencé à écrire. 

A 20 ans, il décide de n’écrire que pour le théâtre, « le cœur vibrant de l’humanité » et reçoit le soutien de Jean Anouilh qui lui écrit : « Vous avez le sens du dialogue et des situations théâtrales… » Il dit aussi que, dans son œuvre, il développe des thèmes qui, inexorablement, tourne nt autour des hommes, de la vie, de la mort, de l’amour, « parce qu’il n’y a que cela qui compte ! », justifie-t-il. 

Parmi ses pièces jouées depuis 2002 par Michel Galabru, Philippe Caubère, Marie Christine Barrault, Michel Vuillermoz, Robin Renucci ou encore Niels Arestrup : « Jules et Marcel » (2007, Nomination « meilleure pièce de théâtre » aux Globes de Cristal 2011), « Vincent, Paul et Théo… Le Rendez-vous des génies » (2008), « Ceci est mon journal » (2011- adaptation du « Journal » d’Hélène Berr) ou encore, donc, « Moi, Dian Fossey », créée en 2013.

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