Scènes de la vie conjugale

L'amour, l'usure du temps, et la profondeur de Bergman
De
Ingmar Bergman
Mise en scène
Safy Nebbou
Avec
Laetitia Casta et Raphaël Personnaz
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de L’Oeuvre
55, rue de Clichy
01 44 53 88 88
Jusqu'au 30 avril Du mercredi au samedi à 21h Samedi et dimanche à 17h

Thème

Un couple (il est universitaire, elle est avocate, ils ont deux filles) semblant très uni, vit sous nos yeux une tranche de vingt ans de sa vie.

En apparence tout va bien. Complicité ou routine ? Vérité ou mensonge ?

 L’amour peut-il survivre à l’usure du temps ?

Points forts

1 - La belle projection, aux début, des deux visages : les personnages répondent à des questions qui nous les font découvrir. Cela relie adroitement l’œuvre au point de départ du film de Bergman qui commençait par une interview télévisée d’un couple qualifié de modèle. 

2 – La pièce est superbe, pour son texte sensible, ses répliques aiguës, parfois brutales, tendres aussi.

3 - Le rythme de cet étrange balancier qui fait osciller ce couple commencé dans l’union de deux « ego », entre passion et habitude,  incompréhensions et tensions, fusion et solitude.

4 - Les comédiens sont bien dirigés par leur metteur en scène Safy Nebbou. Tous deux sont beaux, touchants, crédibles et expriment parfaitement leurs parcours alternatifs, entre phases montantes et descendantes.

5 - Le décor est beau avec ce paysage dépouillé qui magnifie leur solitude et leur froideur parfois perceptibles.

6 - J’ai aimé l’épilogue, particulièrement émouvant, lorsque vingt ans après, ils ont fini par devenir eux-mêmes et commencent à accepter d’unir leurs « ego » en un « nous » salvateur, nécessaire à l’amour véritable.

7 - Laeticia Casta y est particulièrement magnifique, belle, protectrice, devenant la femme éternelle rêvée par l’auteur; et Raphaël Personnaz montre de manière touchante que, chez les hommes de Bergman, l’enfance n’est jamais loin.

8 - La salle était pleine, attentive, riant souvent, émue aussi, chacun retrouvant l’écho de certaines failles ou faiblesses de son propre vécu. Le public leur a fait un triomphe.

Quelques réserves

J’ai regretté le costume un peu rigide et masculin de Laetitia Casta dans la première partie. C’était sans doute pour montrer sa « réserve » au plan sexuel dont il est alors question.

Encore un mot...

Le couple : terrible ou magnifique ? L’éternelle et merveilleuse question, magnifiée par Bergman.

Une phrase

Lui : « On ne va pas être coupables de nos pensées. On est déjà coupables de nos actes ».

L'auteur

Ingmar Bergman  (1918-2007) écrivain, auteur dramatique suédois, est l’un des très grands réalisateurs du Cinéma, qu’il a marqué par une œuvre riche et complexe, plongeant très loin dans l’étude de la psychologie humaine. 

Cette pièce, est l’adaptation de son film (1974), lui-même synthèse d’une série de 6 émissions de télévision de 49 minutes (1973). Une adaptation du film avait déjà été présentée en 1996, au Théâtre de la Madeleine.

C’est une sorte d’observatoire du couple, sous l’œil d’un réalisateur entomologiste passionné.

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