Performance

Prix Renaudot : un septuagénaire amoureux et déglingué sur la trace des Rolling Stones
De
Simon Liberati
Grasset
Parution septembre 2022
252 pages
20 euros
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

  • Performance raconte deux histoires, imbriquées l’une dans l’autre.
  • Celle d’un romancier, septuagénaire sur le retour après une vie faite d’excès qu’il n’est pas prêt à abandonner. Il vit une passion scandaleuse avec sa belle-fille de 23 ans, actrice et influenceuse.
  • Et celle des Rolling Stones en virée vers le Maroc, l’occasion de faire revivre les figures emblématiques de Brian Jones et sa fiancée Anita Pallenberg, mais aussi Keith Richards et de ceux qui gravitaient autour du groupe comme Marianne Faithfull … Une histoire que le romancier est chargé de scénariser pour une improbable série télévisée, Satanic Majesties.
  • Entre innocence et souffrance, réminiscences sixties et rédemption, mélange de générations et acceptation du temps qui passe, les deux histoires se rejoignent jusqu’à n’en faire plus qu’une dans une sublime décadence.

Points forts

  • Simon Liberati avait déjà puisé dans le fond historique des stars de sa jeunesse - Jayne Mansfield 1967, prix Fémina en 2011 – le sujet de romans qui mêlent réalité et fiction. Il arrive à conjuguer les deux histoires avec une grande fluidité en passant avec dextérité de l’une à l’autre. Il apporte à son récit beaucoup de lui-même et d’un passé plutôt « agité » - également mis en scène dans Eva, publié en 2015. Il se situe en permanence sur le fragile équilibre du point de rencontre entre les deux récits : la difficulté à vivre en société, et le rejet de celle-ci, pour préférer vivre en marge, comme un paria, avec ses propres règles, ses addictions, voire ses contradictions.
  • L’histoire de cet écrivain en fin de carrière qui retrouve une nouvelle jeunesse, à la fois en écrivant ce scénario sur les Stones et en vivant une brulante histoire d’amour avec la fille de son ex-femme est poignante. Partout la peur et la mort rôdent, tenues à distance de façon très précaire … Cette construction « en miroir » donne au récit de Simon Liberati une profondeur et une complexité extrêmement touchante.
  • Le roman est illuminée par la culture littéraire et la connaissance encyclopédique de l’histoire des Stones, qui rehaussent sans cesse le portrait de ce vieux romancier qui veut encore brûler – comme une chandelle, par les deux bouts – le peu qui lui reste à vivre, à séduire la femme qu’il aime et à espérer. Et toujours ce sentiment d’urgence pour un dernier tour de piste …

Quelques réserves

Aucune.

Encore un mot...

Même s’il ressasse un peu toujours les mêmes thèmes, Simon Liberati a toujours quelque chose à ajouter sur le sujet. Qu’ils soient réels ou fictionnels, morts ou vivants, les personnages de sa jeunesse partagent les mêmes obsessions. Entre ombre et lumière, Liberati construit une œuvre unique dans le paysage littéraire.

Une phrase

« À 71 ans passés je me remettais très mal d’un AVC. Incapable de poursuivre ma carrière d’écrivain car je ne savais tout simplement plus écrire de livres, je vivotais de rares articles de presse, profitant de la générosité de quelques protecteurs fortunés. Pourquoi ces gens de cinéma m’avaient-ils choisi ? Je n’avais jamais écrit de scénario même si j’étais connu pour quelques livres ayant trait à cette période. Dans les années 1980, j’avais rencontré une ou deux fois Marianne Faithfull et Anita Pallenberg mais je n’avais jamais approché les Rolling Stones qui d’ailleurs ne m’intéressaient pas particulièrement. Comme tout le monde, j’avais parcouru les Mémoires de Keith Richards qui valent à mon avis surtout par ce qu’il dit de la musique et de sa façon de composer. Bref, je n’étais pas un expert autorisé. Beaucoup d’autres écrivains ou journalistes en savaient plus long que moi sur la question. Quant aux séries, je n’en avais jamais regardé une seule jusqu’au bout, la mécanique du genre m’était étrangère. Tout ce que j’avais vu me paraissait faux, fabriqué, prétentieux. La temporalité même, étirée jusqu’au maniérisme, m’était désagréable et elle ne correspondait pas à mon horloge intime, les effets cyniques imaginés par les scénaristes sentaient si fort le procédé que je ne parvenais jamais à me laisser captiver comme au cinéma dans ma jeunesse ».

L'auteur

Simon Liberati est le fils de l’écrivain André Liberati, membre du mouvement surréaliste. Il débute sa carrière en tant que journaliste – FHM, Grazia, 20 ans – avant de se consacrer à l’écriture. Son premier livre, Anthologie des apparitions, est publié en 2004 par Frédéric Beigbeder, alors éditeur chez Flammarion.

Performance est son treizième roman. Il a également écrit un court et un long métrage, en collaboration avec Eva Ionesco.

Commentaires

marc
mer 30/11/2022 - 15:54

Livre insupportable de sexisme, de paternalisme, de racisme et de contentement de soi.
Une phrase (p172) : "Je n’étais pas excité physiquement, mon sexe petite chose sentant l’urine n’avait rien à voir avec le cep de vigne noueux, long et dur comme un manche de tire-bouchon que j’avais introduit tout à l’heure dans la vulve fraiche de la jeune fille, j’étais excité mentalement, irrité plutôt comme mon estomac par l’alcool. "

Marie
dim 24/09/2023 - 13:57

Franchement dégouté. J’en reviens pas qu’on puisse publié ça aujourd’hui. Quelle horreur

Magellane
mer 21/02/2024 - 00:56

Une impression nauséeuse à la lecture de ce récit rédigé par un écrivain qui semble écrire sous influence de substances psychotropes diverses.
Ennuyeux...
Pour amateurs du genre.

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