Un moment d’égarement

De
Jean-François Richet
Avec
François Cluzet (Antoine), Vincent Cassel (Laurent), Alice Isaaz (Marie), Lola Le Lann (Louna)
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Thème

Deux amis, Antoine et Laurent, quinqua et quadra, partent en vacances en Corse avec leurs filles respectives, Louna et Marie. Sur le papier, des vacances pleines de promesses, voire idylliques. Mais le séjour de rêve vire au cauchemar lorsque Louna, fille d’Antoine, adolescente post pubère, Lolita version 2015 mais n’ayant plus l’âge, s’entiche de Laurent. Celui-ci, sous la pression et le jeu pervers de la jeune adolescente, s’égare un soir de beuverie et le regrette amèrement. Il ne sait comment le gérer avec sa fille Marie, mais surtout avec son ami Antoine, impulsif et violent.

Points forts

Je n’en vois que deux : - La Corse et ses paysages sublimes, bien que filmés assez furtivement. - Et la jeune actrice Alice Isaaz, avec son frais et joli minois, révélée dans le film « La crème de la crème » et qui confirme ici son talent d’actrice et son intelligence.

Quelques réserves

Des dialogues d’une pauvreté affligeante, sur le mode smartphone, facebook et twitter - Des situations grotesques, grossières voire vulgaires - Une jeune actrice, Lola Le Lann, parfaite dans le rôle de la ravissante ado, qui allume et harcèle, mais qui ne brille que par sa jolie petite gueule et son arrière train parfaitement rebondi... - J’imagine mal Vincent Cassel en père désœuvré, surpris lui-même de sa faiblesse animale et qui culpabilise à mort. Il est peu crédible et parfois à côté de la plaque. Néanmoins il dégage un magnétisme de plus en plus fulgurant. - Quant à François Cluzet, il hurle, il gueule, il surjoue, il est fatiguant !

Encore un mot...

Ce remake de la version de Claude Berri, créée en 1977, est le reflet de notre actuelle société de consommation qui vit dans l’immédiateté, l’inculture et la facilité, où tout est permis et autorisé, sans foi ni loi. Il ne choquera donc personne ! En cela je trouve que cette version est totalement ratée. Si l’on regarde l’affiche de la version 77, signée Wolinski, elle est osée, provocante et drôle. Même si le film ne fut pas un chef d’œuvre et fut dénoncé comme amoral à l’époque, il a eu le courage de montrer que l’amour n’a pas d’âge et qu’il peut frapper à toutes les portes. Malheureusement, contrairement à Berri, Jean-François Richet n’a rien inventé, rien proposé et rien provoqué.

L'auteur

Dans une première vie, Jean-François Richet fut ouvrier. Ses origines sociales constitueront les bases d’inspiration de ses films. Il signe un premier long métrage très engagé, « Etats des lieux », en 1995, qui traite du prolétariat. En 2008, Jean-François Richet réalise « Mesrine : l’Instinct de mort » et « Mesrine : l’ennemi public n°1 », défi particulièrement ambitieux, pari plutôt réussi, porté par un joli casting dont Vincent Cassel dans le rôle-titre. Il remporte le César du Meilleur Réalisateur en 2009. « Un moment d’égarement » est un remake du film porté par Claude Berri en 1977, et pour lequel Jean-François Richet retrouve Vincent Cassel.

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On est malheureusement loin de l'impact sulfureux de la version 1977 de Claude Berry.

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