Wild

De
Jean-Marc Vallée
Avec
Reese Witherspoon (Cheryl Strayed), Laura Dern (Bobbi), Thomas Sadoski (Paul).
Notre recommandation
2/5

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Vu
par Culture-Tops

Thème

Pour fuir une rupture douloureuse, un deuil insurmontable et une vie d'errances et d'addictions, Cheryl Strayed entreprend d'effectuer la mythique Pacific Crest Trail, une randonnée de 1700 kilomètres sur la côte Ouest américaine entre la frontière du Mexique et celle du Canada. Un calvaire de sang et de sueur, qui la forcera à dépasser ses limites, à exorciser ses peurs et à braver la solitude pour retrouver le fil de son existence.

Points forts

- Laura Dern, rayonnante dans le rôle de la mère de Cheryl. L'actrice fétiche de David Lynch, trop rare à l'écran, apporte beaucoup d'humanité et de grâce à son personnage et confère un peu d'émotion à un film qui en manque cruellement. Son interprétation subtile et touchante lui a d'ailleurs valu une nomination aux Oscars dans la catégorie meilleur second rôle.

- Une très jolie bande son qui compile un ensemble de standards rétro. Ici pas de grand thème lyrique mais des chansons délicates, seulement fredonnées. Le sublime El Condor Pasa de Simon and Garfunkel omniprésent et entêtant est par ailleurs une magnifique invitation au voyage

Quelques réserves

Une histoire futile et larmoyante qui ennuie autant qu'elle agace. Ce périple nombriliste sur la quête existentielle d'une jeune américaine paumée se révèle extrêmement fade. Le propos est convenu, le scénario vu et revu. Mais la pauvreté du synopsis passerait encore si elle n'était doublée d'un traitement misérabiliste franchement pénible. Vallée utilise tous les codes du mélodrame et cherche à nous arracher des larmes factices en surchargeant le pathos (père violent, mère malade, héroïnomanie) et les effets de style. Une mièvrerie indigne du talent de Reese Witherspoon.

La narration qui oscille entre le temps présent et les flash back ne fonctionne pas non plus. L'idée de faire comprendre le passé de Cheryl par petites touches progressives semblait pourtant intéressante mais n'est pas assumée jusqu'au bout.

Certaines scènes sombrent même dans le ridicule. La figure du renard qui est obsessionnelle chez l'héroïne et semble obéir à on ne sait quelle métaphore donne lieu à quelques passages absconds.

Même les paysages, pourtant sublimes, semblent parfaitement interchangeables et défilent vainement à l'écran. En dépit de ses décors naturels et d'une réalisation caméra à l'épaule, qui cherche à coller au plus près de son héroïne, le film manque désespérément d'émotions. Il eut fallu le talent d'un Spielberg ou d'un Frank Darabont pour faire un grand film à partir de si beaux sentiments.

Encore un mot...

Un film raté. Histoire convenue, propos lénifiant, morale factice, Vallée s'égare après avoir pourtant brillé par le passé.  Les pérégrinations, l'introspection et la pseudo rédemption de cette marcheuse courageuse, cabossée par la vie, ne convainquent pas et irritent même franchement. Les efforts de Witherspoon et l'empathie qu'elle suscite ne suffisent pas à compenser le ton exagérément larmoyant du film.

Si vous aimez la randonné, les épopées solitaires et les grands paysages américains, repliez vous plutôt sur Into the Wild, 127 heures ou Délivrance.

L'auteur

Figure du cinéma Québécois, Jean-Marc Vallée obtiendra la reconnaissance critique et publique en dehors de sa province grâce à son déroutant C.R.A.Z.Y, sorti en 2005. Suivront Victoria : Les Jeunes années d'une reine, Café de Flore et surtout Dallas Buyers Club en 2013. Ce récit du combat d'un cowboy séropositif, lui vaudra d'être adoubé par Hollywood avec une nomination à l'oscar du meilleur film et surtout une statuette pour saluer la brillante performance de son acteur principal : Matthew McConaughey.

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