Paula Modersohn Becker

Oui, Marie Darrieussecq a raison de l'admirer profondément
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée d’Art moderne de la ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75016
Paris
0153674000
Du mardi au dimanche de 10h à 18h, jeudi jusqu'à 22h
Vu
par Culture-Tops

Thème

L’exposition se décompose en 9 grandes étapes thématiques qui retracent chronologiquement l’œuvre et la biographie de Paula Modersohn Becker : ses premiers dessins, ses œuvres de Worpswede, son expérience de Paris 1900, différents portraits d’enfants, ses autoportraits, le témoignage de son amitié avec l’écrivain Rilke et son épouse la sculptrice Clara Westhoff. Le thème de la femme – en tant que mère, sous la forme d’autoportrait, de nus- revient durant toute sa carrière, faisant de cette figure l’objet et le sujet de la peinture.

Des photographies, dessins et correspondances enrichissent le parcours pour une découverte aussi bien de la peinture que de la peintre à l’origine de cette œuvre.

Points forts

-          Cette découverte de l’œuvre de Paula Modersohn Becker est pensée comme une rencontre. Ce ne sont pas uniquement les peintures et les procédés techniques qui sont révélés aux visiteurs, mais également les pensées les plus intimes retrouvées dans son journal. Ce sentiment est renforcé par les commentaires apportés par Marie Darrieussecq -qui a collaboré à l’exposition, au catalogue et consacre un nouvel ouvrage à la vie de Paula Modersohn Becker- et disponibles sur l’application de l’exposition. L’écrivaine raconte des anecdotes et analyse des œuvres, sur un ton très intimiste, donnant l’impression de témoigner du travail d’une bonne amie.

 -          Le parcours est intelligemment pensé : on découvre les spécificités de la peinture de Paula Modersohn Becker (comme par exemple son Wurm’che Tempera, mélange de peinture à l’huile et d’eau appliqué en couche épaisse et parfois gratté) et ses peintures douces et calmes aux motifs réalistes, avant de plonger dans les anecdotes  et les sujets très personnels (sa relation complexe avec Rilke ou encore son approche conflictuelle de la maternité). L’exposition se conclut par un documentaire d’une trentaine de minutes qui se concentre sur son expérience à Paris.  

-          La présence –quasi-systématique- de Marie Darrieussecq donne l’impression d’une forte continuité entre l’exposition, le documentaire projeté et le catalogue de l’exposition. Si l’on n’est pas sensible au rapprochement des thématiques traitées par les deux artistes (comme par exemple la place de la femme dans le monde), l’approche littéraire de Marie Darrieussecq est un réel apport aux commentaires et à l’analyse présents dans le catalogue et le support audio.

Quelques réserves

-          Une nouvelle fois, la présence –quasi-systématique- de Marie Darrieussecq nécessite de ne pas être réfractaire au style de l’écrivaine.

-          Je suppose que les personnes qui connaissent déjà l’œuvre de Paula Modersohn Becker pourraient trouver l’approche descriptive et biographique un peu trop classique.

Encore un mot...

Cette exposition tend à  combler le vide historiographique et le manque d’intérêt des collections publiques françaises pour les œuvres de cette peintre allemande de la  toute fin du XIXème siècle. Une mise en lumière d’une courte mais brillante carrière!

L'auteur

Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris consacre une monographie à Paula Modersohn Becker, peintre peu connue du public français, mais qui s’inscrit parmi les précurseurs du mouvement expressionniste en Allemagne. Durant sa courte vie, cette femme peintre n’a cessé de perfectionner ses dessins dans le but de « devenir quelqu’un ».

Paula Modersohn Becker (1876-1907) étudie la peinture à Berlin avant de rejoindre la communauté de Worspwede où elle rencontre son époux Otto Modersohn. Cependant, c’est à Paris à partir de 1900 qu’elle puise son inspiration et découvre les artistes qui l’ont influencée -Rodin, Cézanne, Matisse et Gauguin- dans les musées et galeries qu’elle fréquente assidûment. Cette année charnière marque le commencement d’une période de peinture intense et frénétique (elle peint 700 toiles en 7 ans), dont une centaine est présentée à l’occasion de cette exposition. 

Elle meurt à l’âge de 31 ans d’une embolie pulmonaire suite à un accouchement, et son dernier mot fut « Schade » (dommage).

Commentaires

Anonyme
sam 25/06/2016 - 23:45

Chronique singulière, fine, sans fioriture langagière. Donne très envie d'aller voir cette exposition.

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