Ca aussi ça passera

De
Milena Busquets
Editions Gallimard - 192 pages
Notre recommandation
3/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Après la mort de sa mère qui l'a ravagée, Bianca va passer l'été dans la maison familiale de Cadaquès en compagnie de ses deux enfants, de ses deux ex maris, de ses deux meilleures amies et de son amant. Elle écrit à sa mère, avec humour, avec reproches, assaillie par tous ses souvenirs, à la recherche de sa propre identité, privée du regard de sa mère et de l'apaisement.

Points forts

- L'écriture tonique, spontanée, franche et crue qui nous fait vivre au plus près toutes les émotions et les pulsions de Bianca. - La très bonne description de l'ambiance estivale de frivolité sous le soleil de Cadaquès, la gaîté des vacances entre famille et amis, pas de contraintes, pas d'horaires, les balades en bateau, les dîners improvisés à refaire le monde, les discussions sans fin, sans queue ni tête. - Une palette de personnages tous bien campés: Bianca, femme-enfant soutenue et épaulée par ses deux ex maris, dont l'un est son pilier, et avec lesquels elle a gardé une amitié forte; les deux amies complices et parfois rivales, - Et surtout le thème principal de la relation mère-fille: la difficulté à se construire et grandir sous la dépendance du regard scrutateur d'une mère à la fois fantasque et exigeante ; puis le long et douloureux chemin lorsque la vieillesse arrive sournoisement et que la maladie surgit, bouleverse, fait peur; et "le grand vent silencieux" qui isole des autres. La difficulté à supporter l'effet-miroir que la souffrance et la déchéance de la mère renvoient sur sa fille. Puis les rôles qui s'inversent : la mère devient l'enfant de sa fille. Bianca est prise aux entrailles, se rebiffe, se révolte et lutte entre frivolité, instinct de vie et désespoir. Mais "ça aussi ca passera"....

Quelques réserves

- L'égoïsme et le manque de maturité récurrent de Bianca, "petite fille jusqu'à 40 ans", qui trouve dans le sexe les vertus curatives de ses errances passagères : c'est cru et drôle au début mais ça finit par lasser, surtout si l'on rajoute à ça l'alcool et la drogue. - Des phrases qui manquent de construction, tantôt trop longues ou bancales même si elles "collent" bien au personnage de Bianca; pour laquelle, je l'avoue j'ai finalement peu de sympathie. Mais la critique est toujours subjective, me direz-vous.... - Lecture facile, rapide, on est happé par le ton familier, juste et proche de l'auteure, mais la frivolité et l'inconséquence prennent un peu trop le pas sur la profondeur du sujet qui pourtant affleure à chaque page.

Encore un mot...

Une fille est-elle jamais assez adulte pour perdre sa mère ? "La douleur et la tristesse passent, comme la joie et le bonheur". "Ca aussi ça passera" : phrase valable en toutes circonstances, trouvée par des sages à la demande d'un empereur chinois. Bon moment de lecture mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable...

Une phrase

Plus qu'une phrase, l'épilogue : les trois dernières pages du livre sont magnifiques.

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Un grand thème, traité à travers un personnage un peu trop léger.

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