California Girls

Au coeur d'une marginalité abominablement déglinguée
De
Simon Liberati
Editions Grasset - 336 pages
Notre recommandation
3/5

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Lu / Vu par Culture-Tops

Thème

« En 1969, Simon Liberati avait neuf ans et la « Famille » Manson est entrée avec fracas dans son imaginaire » (sic). Des hippies que soudent drogue, sexe et rock’n roll, ont commis des crimes monstrueux sous l’empire du gourou, Charles Manson, auquel les femmes notamment vouaient une vénération fanatique. 

C’est donc le crime, aussi célèbre que monstrueux, de Sharon Tate ,épouse de Roman Polanski, et enceinte de huit mois, et de ceux de ses amis alors présents dans leur maison située sur les hauteurs de Los Angeles, qui est décrit dans cet ouvrage. De la préparation de l’horrible expédition, jusqu’au retour à la vie « paisible » dans la ferme « communautaire », tout est décrit. Les faits d’abord, leur préparation embrouillée et aléatoire, puis les « exécutions » tout autant insoutenables que désordonnées, puis la fuite chaotique et « chanceuse ». Sont également présentés et détaillés, le contexte psychologique dans lequel vivent et évoluent ces assassins « téléguidés » par Charles Manson et les caractères de chacun des protagonistes : fous ou drogués, sectaires ou sauvages ! 

Points forts

La description de la secte de Charles Manson, les bases de son pouvoir total et sans partage et le conditionnement qui en résulte pour les membres. Conditionnement fondé sur la marginalité, sur la drogue, sur la vie en communauté, sur une sexualité certes libre, mais devant avant tout bénéficier, en premier lieu, au maître des lieux. 

Chacun en fait se retrouvant dominé, mais vivant également sans foi ni loi. On suit, pas-à-pas, l’organisation de l’expédition odieuse, presque méthodique, mais qui sera réalisée avec une légèreté consternante de la part de ses exécutants, ce qui ne fait qu’en rehausser la violence. 

C’est un éclairage intéressant sur le fonctionnement de ces êtres socialement hors normes, afin d’essayer de comprendre si leur acte crapuleux résulte d’une pathologie de victimes sociales, ou encore d’une posture revendiquée de violence affranchie. 

Quelques réserves

L’idée de départ nous laisse un peu sur notre faim: on aurait aimé suivre une narration des faits très précise, suivre par exemple les procès, et ce avec la minutie remarquée dans "Jayne Mansfield 1967". 

Le récit passé, un long dernier chapitre, à la marge de l’histoire, nous conforte dans la connaissance de cette population féminine déjantée, mais apparaît un peu éloigné de l’histoire même de cet assassinat. 

Encore un mot...

Une occasion de revenir sur un acte horrible, et de redécouvrir une certaine marginalité dans ses excès les plus cruels. 

L'auteur

Après des études de grammaire latine à la Sorbonne, Simon Liberati devient journaliste, notamment à FHM, Grazia et 20 ans. Il se consacre ensuite à l'écriture. En 2004,  Frédéric Beigbeder, alors éditeur chez Flammarion, publie son premier roman,Anthologie des apparitions, sur le thème de l'adolescence. En 2007 il publie le roman Nada exist dans lequel il brosse le portrait d'un photographe de mode qui passe des paillettes et de la célébrité à la dérive. En 2008, il préface Du dandysme et de George Brummell, de Jules Barbey d’Aurevilly, publié par les éditions de Paris et participe au recueil 10 ans, 10 auteurs, 10 nouvelles, publié chez J’Ai Lu dans la collection Nouvelle génération. Son troisième ouvrage intitulé, "l’Hyper Justine" reçoit le prix Flore. En 2011, il publie aux éditions Grasset son quatrième roman, "Jayne Mansfield 1967", dans la collection « Ceci n'est pas un fait divers », un récit dans lequel il retrace le destin tragique de l'actrice. L'ouvrage est récompensé par le prix Femina. En janvier 2013, il publie, chez Flammarion, 113 études de littérature romantique, un livre qui propose au lecteur de découvrir les lectures qui ont construit Simon Liberati lui-même. L'ouvrage bénéficie d'un accueil critique majoritairement positif 

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