L'idée du socialisme: Un essai d'actualisation.

Le socialisme bisounours
De
Axel Honneth
Editions Gallimard
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Thème

Partant du constat que l’idée du socialisme, développée au XIXème siècle, n’a pas donné les résultats attendus par ses promoteurs et qu’elle n’est plus aujourd’hui porteuse d’un dépassement du capitalisme, le philosophe allemand Axel Honneth recherche comment cette idée pourrait être adaptée, modernisée, pour constituer à nouveau un concept mobilisateur.

Points forts

Invoquant Hegel, Proudhon, Adam Smith, Marx…, Axel Honneth livre une intéressante analyse critique des raisons pour lesquelles l’idée de socialisme a été frappée d’obsolescence. C’est qu’elle était fondée sur des présupposés erronés et qu’elle a connu des rapports pour le moins délicats avec les libertés formelles héritées de la Révolution française.

Les présupposés ont été démentis par les faits: existence d’une classe sociale rédemptrice, le prolétariat ouvrier; conception exclusivement centrée sur l’économie; croyance aveugle dans le sens de l’histoire qui prédisait la fin inéluctable du capitalisme.

Quant à la liberté formelle, dénoncée par les penseurs socialistes comme celle du “renard dans le poulailler“, il est difficile de faire l’impasse sur l’usage qu’en ont fait les pays dits socialistes, au cours du XXème siècle et aujourd’hui encore à Cuba ou au Vénézuela.

Aussi, Axel Honnet propose-t-il, pour sortir de l’impasse, le concept de liberté sociale, sorte de liberté dans une interdépendance assumée, de nature à réconcilier les trois moteurs de la Révolution, la liberté, l’égalité et la fraternité conçue comme une solidarité.

Enfin il suggère que l’idée du socialisme doit embrasser non seulement la sphère économique, mais aussi la sphère intime, familiale, et la sphère démocratique. Toute cette analyse conceptuelle devrait aboutir à une société associative, regroupant librement des ensembles associatifs et collaboratifs.

Quelques réserves

On ne sait s’il faut incriminer l’auteur ou le traducteur, mais la seule chose vraiment claire dans cet ouvrage est que M.Honneth n’écrit pas à la pointe du scalpel; c’est lourd, répétitif et diablement indigeste.

Les concepts proposés sont flous, mais semblent sympathiques et reposent sur l’amour du prochain. Pourtant on voit mal comment ils pourraient être mis en œuvre sans contrainte, d’autant que parmi les éléments de progrès qu’il cite plusieurs ont été déjà appliqués sans pour autant entraîner un dépassement radical du capitalisme.

Encore un mot...

Une nouvelle utopie généreuse d’un socialisme, finalement assez libéral, dont on peut douter qu’elle soit l’antidote au capitalisme marchand et financier.

Une phrase

« la société de l’avenir n’apparaît plus ici comme un ordre dirigé par le bas, centré sur les rapports de production, mais comme un ensemble organique de cercles fonctionnels indépendants, coopérant dans un même but, et dont les membres, de leur côté, agissent les uns pour les autres dans des conditions de liberté sociale. »

L'auteur

Un des derniers représentants de l’école de Francfort qui connut d’illustres philosophes (Marcuse, Adorno…), Axel Honneth est un philosophe et sociologue allemand de 68 ans, directeur de l’Institut de recherche sociale et également professeur à Columbia. Son thème de prédilection est celui de la reconnaissance réciproque.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Ils viennent de sortir

Essais
Suite orphique
De
François Cheng, de l’Académie française postface de Daniel-Henri Pageaux