Un si joli mois d'août

Si, on peut encore écrire des choses nouvelles et passionnantes sur la guerre de 14
De
Pierre-Etienne Musson
Editions Denoël
Notre recommandation
4/5

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Thème

En août 1914, Antoine Richerand, l'instituteur d'un  petit village de Sologne, part pour la guerre la fleur au fusil et le cœur déchiré d'avoir laissé derrière lui sa femme, la belle Inès.

Alors que sonne le glas de la vie insouciante et heureuse des jeunes mariés, le village vit au rythme des nouvelles rares du front. Quand son Antoine lui revient sur un lit d'hôpital parisien gravement blessé et traumatisé, Inès lui consacre toutes ses forces, sûre qu'elle le ramènera ainsi à la vie d'antan. L'âme en peine et le cœur à la dérive devant ce mari revenu brisé par l'horreur, la jeune femme attendrit Isidore Lambiot, un vieux garçon excentrique et philanthrope qui lui offre son aide ; une aide qui la plongera dans un combat tourmenté entre devoir, scrupules et espoir d'une vie meilleure.

Points forts

- Plus qu'un roman à l'intrigue plaisante sur fond de première guerre mondiale, Un si joli mois d'août est une véritable chronique des ravages de la guerre sur les corps et les âmes de "ceux de l'arrière".

- Les passages sur la permission des soldats mettent à jour toute l'ambivalence de ces moments d'échappée du front, ardemment attendus et si facilement gâchés par la jalousie, la rancœur et les espérances déçues.

- Les chapitres sur la découverte et le traitement de "l'obusite" plongent le lecteur dans les balbutiements de la médecine qui découvre avec méfiance et effroi les ravages de la guerre non seulement dans la chair mais aussi dans  l'âme des soldats.

- L'écriture simple et élégante de Pierre-Etienne Musson sied à merveille pour redonner vie et lustre à ses personnages tout droit sortis d'albums sépia pâli.

Quelques réserves

Très peu à vrai dire, si ce n'est que ce roman bien écrit et que l'on sent documenté, reste d'une facture sobre et classique qui ravira les amateurs de romans historiques mais ennuiera peut-être ceux que la littérature fournie sur la première guerre mondiale a déjà lassés.

Encore un mot...

Au delà de la vie quotidienne d'un village français vidé de la plupart de ses hommes partis pour la guerre, Un si joli mois d'août se plait à sonder les cœurs de ceux qui sont restés, impuissants spectateurs dont l'angoisse folle des mois sans nouvelles n'est calmée que par l'annonce de la mort du soldat.

Le roman pose aussi le regard d'une femme sur ces hommes partis exaltés et revenus morts ou brisés, ces hommes consolés, soignés, chéris, enterrés par des mères,  des infirmières, des filles de joie et des épouses dont les forces ont été décuplées et anéanties par la guerre. 

Par la petite histoire d'une femme écrasée par le deuil d'un avenir radieux, Pierre-Etienne Musson fait entrer dans la grande, à la suite de tous ceux de 14, Antoine Richerand, Inès et leurs lecteurs, signant par là, un très joli premier roman.

Une phrase

"J'aimerais tellement remonter le cours du temps. Si je le pouvais, je t'empêcherais de partir à la guerre. J'aurais dû deviner les malheurs qui nous attendaient et me cacher avec toi quelque part. J'ai souvent essayé d'imaginer ce que nous serions devenus sans tout cela. C'était un si joli mois d'août et notre vie s'annonçait tellement prometteuse..."

L'auteur

Orléanais d'origine, Pierre-Etienne Musson a quarante-huit ans et vit à Paris. Diplômé d'histoire et de relations internationales, il travaille depuis 2007 à l'Express. Un si joli mois d'août est son premier roman.

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