Sentinelle de la pluie

Un roman déluge, hymne à la vie et à la nature
De
Tatiana de Rosnay
Editions Héloïse d'Ormesson - 328 pages
Notre recommandation
4/5

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Thème

Une famille, habituellement dispersée, une fille à Londres et un fils aux Etats-Unis, se retrouve à Paris pour fêter les 70 ans du père, arboriste mondialement connu et reconnu comme une sommité dans son domaine. 

Cet événement, préparé minutieusement par Lauren, la mère, est tout d'abord contrecarré par les pluies diluviennes qui s'abattent sur Paris, entraînant une crue gigantesque de la Seine, inondant la moitié de la capitale et la paralysant complètement. 

Ce déluge incessant va entraîner un autre déluge, celui de confessions sur des sentiments enfouis depuis longtemps, toutes ces fêlures qui vont enfin s'exprimer.

Ces confessions ne sont pas sans risques. A cela va s'ajouter un drame familial et la façon dont chacun réagit, selon sa propre identité, pour y faire face, augmente la tension psychologique de l'intrigue. 

Il pleut à chaque chapitre et chacun d'entre eux apporte son lot de révélations sur cette famille.

Points forts

- C'est un de ces romans "feel good" comme disent les anglo-saxons, qu'on ne lâche pas avant le mot "fin"

- C'est assez extraordinaire que Tatiana de Rosnay ait commencé à écrire son roman lors de la crue de 2016 et l'ait fini cet hiver au plus fort de la crue 2018, rendant son texte d'une actualité étonnante

- Cet ouvrage nous propose concomitamment deux formidables documentaires : l'un sur la nature et en particulier sur les arbres, remarquablement fourni et précis, avec des descriptions infinies; et l'autre sur les différentes crues parisiennes, dont celle de 1910, nous apprenant que les chevaux et les fiacres de l'époque circulaient malgré la crue, nullement effarouchés, alors que nos RER modernes sont hors service..;

- Les personnages de Tatiana de Rosnay sont très attachants, avec leurs failles et peut-être, justement, à cause de leurs failles

- Le ressort psychologique est bien huilé, qui va crescendo dans toutes les situations bien compliquées

- Les discussions et confessions, notamment entre Lauren et son fils Linden, sont des instants de grande émotion dramatique

- L'ensemble est nimbé de poésie avec les introductions d'Apollinaire, quatrains magnifiques

- C'est une idée originale que celle de nous proposer, à chaque début de chapitre et écrit en italique, une histoire qui se déroule parallèlement à l'intrigue mais qui rejoint celle-ci vers la fin de l'ouvrage

Quelques réserves

A certains moments les descriptions, soit de la crue, soit de la nature, sont tellement intenses qu'elles font passer au second plan l'intrigue, pourtant passionnante.

Encore un mot...

Tatiana de Rosnay est une conteuse hors pair et nous enchante à chaque nouveau roman. Elle nous fait part ici de la difficulté de communiquer avec ceux qu'on aime et de la complexité des sentiments. Tout est déluge dans ce roman : la météo, les accrocs physiques de la vie, les sentiments, l'alcool, les épanchements et diverses confessions; on déballe tout sans discontinuité. On souffre avec cette famille dont les personnages nous sont chers et même si tout ne se passe pas très bien, dans le fond, l'essentiel a été exprimé, les non-dits cachés si longtemps sont enfin sortis au grand jour, chacun va repartir plus serein, conforté par cette mise à plat salutaire.

Ce livre est un hymne à la vie et à la nature.

L'auteur

Dès la sortie de "Elle s'appelait Sarah" (2007), Tatiana de Rosnay intègre la confrérie des auteurs de best-sellers. S'ensuivent "Boomerang" en 2009 et "A l'encre russe" en 2013. Plusieurs de ses parutions font l'objet d'adaptations cinématographiques fort réussies ("Elle s'appelait Sarah", "Boomerang", "Moka"). "Manderley for ever", une biographie consacrée à Daphné du Maurier, parue en 2015, a également rencontré un vif succès. 

Curieusement, cette auteure franco-anglaise et maniant la langue française depuis toujours avec une grande aisance, écrit tous ses livres en anglais pour les fait traduire avant parution.

Commentaires

Jeanne-Marie PIERROT
lun 28/05/2018 - 14:34

J'aimais beaucoup Tatiana de Rosnay, que j'ai vue en "live" à la librairie "Village Voice" quand elle existait encore..... Mon fils a tourné dans le film "elle s'appelait Sarah". Mais j'avoue avoir été très déçue par ce dernier livre: pas de paragraphes, très compact, difficile de s'accrocher à l'histoire avec cette crue et les noms de rues que nous ne connaissons pas. Est-ce une mode de ne pas faire de paragraphes??? Et cette fin bizarre, un peu incompréhensible, en queue de poisson..... Le seul intérêt pour moi est ce rattachement du fils au père, dommage que cela vienne si tard.Une collègue de notre bibliothèque n'a pas pu finir ce livre....moi je me suis accrochée mais péniblement!

gilles.barrallon
jeu 07/03/2024 - 14:43

Le roman 'Les fleurs de l'ombre' est aussi tissé sur un fond de catastrophe humaine. Ici catastrophe climatique !
Oui,bof...
Linden s'aperçoit qu'il est le fils de son père ! Il est témoin d'un meurtre, non élucidé !! La fin du livre incompréhensible !!!
Aucun intérêt .

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