Colline

Une Provence plus mythologique que folklorique
De
Jean Giono
Adaptation : Pierrette Dupoyet
Musique : René Aubry
Durée : 1h15
Mise en scène
Pierrette Dupoyet
Avec
Pierrette Dupoyet
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre de la Contrescarpe
5 rue Blainville
75005
Paris
01 42 01 81 88
Les dimanches 14, 21 et 28 mai à 14h30

Thème

  • Aux Bastides Blanches, un hameau isolé des Alpes-de-Haute-Provence, tandis que le doyen se meurt, des événements malheureux se succèdent : un esprit se manifeste dans un verger, la fontaine se tarit, une petite fille tombe malade, un incendie se déclare dans les collines. 
  • Surmontant leur désarroi, les habitants tentent d’agir.

Points forts

  • Un travail habile et réfléchi. En effet, même s’il ne compte qu’une centaine de pages, porter au théâtre le court roman de Jean Giono consiste surtout à savoir couper à bon escient. Pierrette Dupoyet, en femme de théâtre rompue, a su conserver les grandes étapes du récit (l’action) et elle a surtout sauvegardé les meilleurs dialogues (les personnages). Au final, son spectacle n’est donc pas une simple lecture du texte abrégé, mais bien une véritable adaptation dramatique. 
  • L’eau, le feu, la vie, la maladie, la mort, la nature, les bêtes… On revient dans ce texte aux fondamentaux de toute existence humaine, mais lorsque le bel équilibre bien ordonné se trouve soudainement menacé, l’homme se révèle alors dans toute sa fragilité, et c’est une tragédie qui se joue sur la scène de la Contrescarpe.
  • Une comédienne merveilleuse. Seule en scène, Pierrette Dupoyet donne vie à tous les personnages et leur dessine une identité propre : on les voit. Elle invente devant nous un petit village, des collines, une nature âpre mais somptueuse : on y est. Enfin, en grande conteuse, elle nous embarque dans son récit, avec un rythme sans temps mort, un suspens même : on y croit.

Quelques réserves

À ceux qui regretteront de ne pas retrouver l’intégralité du récit de Giono, son style littéraire, ses descriptions, on ne peut que conseiller de revenir au livre. C’est en effet la loi du genre : adapter pour le théâtre, c’est forcément choisir…

Encore un mot...

  • Paru en 1929, Colline aborde des thèmes éternels et particulièrement actuels : la raréfaction de l’eau, les incendies de la végétation en été, la résurgence des fausses croyances et des vraies superstitions, les manquements au respect de la vie… Jean Giono nous parle de nous, aujourd’hui, et c’est stupéfiant.
  • Ce spectacle n’est pas une création. Pierrette Dupoyet l’a déjà promené aux quatre coins du monde (Liban, Tunisie, Tchad, Serbie, Macédoine, Ile Maurice, Comores...), ce qui prouve que cette histoire, pourtant très inscrite dans un petit coin de la France, touche à l’universel.
  • À noter que, fidèle du Festival d’Avignon, Pierrette Dupoyet y jouera cet été deux spectacles qu’elle a écrits et mis en scène : l’un consacré à Sarah Bernhardt, disparue il y a tout juste cent ans (à La Luna à 16h15), et l’autre sur Louis Braille, l’inventeur du système permettant aux aveugles de lire et d’écrire (au Buffon à 11h10).

Une phrase

« D’un bloc, ils se retournent vers la fontaine. Elle ne coule plus. »

L'auteur

  • Considéré comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle, Jean Giono (1895-1970) est un romancier et scénariste français. On lui doit L'Homme qui plantait des arbres, Les Âmes fortes, Regain, Le Hussard sur le toit ou Un roi sans divertissement.
  • Beaucoup de ses ouvrages ont pour cadre le monde paysan provençal, et mêlent un humanisme naturel à une révolte violente contre la société du XXe siècle.

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