Dorothy Parker ou Excusez-moi pour la poussière

Une femme extra-ordinaire
De
Jean-Luc Seigle
Mise en scène
Arnaud Sélignac
Avec
Natalia Dontcheva
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre le Lucernaire
52 rue Notre-Dame-des-Champs
75006
Paris
01 45 44 57 34
Jusqu'au 19 mars: 19h, du mardi au samedi.
Lu / Vu par Culture-Tops

Thème

Dorothy Parker, ou Dottie, est un personnage immanquable. Ecrivaine brillante, engagée avec toute son âme et intelligence dans son époque (les années 50-60), forte tête, alcoolique notoire, amoureuse transie d’un bisexuel avec qui elle se marie deux fois... On peut l’appeler féministe et surtout femme, tour à tour heureuse puis dépressive, retirée du monde ou bien régnant sur Hollywood, élégante et anti-mondaine … Elle critique sévèrement le monde, les « femmes d’intérieur », aime Luther King et se sent pourtant seule et incomprise. Une femme qui s’est battue pour exister en tant que telle, dans un monde fait pour et par les hommes… Rings a bell ?

Points forts

- Avec talent, Natalia Dontcheva incarne Dorothy Parker, personnage complexe, qui a lutté toute sa vie contre ses démons et a placé son intelligence et son talent au profit des grandes causes de l’époque (elle défend Sacco et Vanzetti, s’élève contre le nazisme puis le maccarthysme). Jamais Dottie n’apparaît hystérique ou pathétique, ni inaccessible ou vantarde. Au contraire, on se frotte à ses contradictions, l’humour du texte de Jean-Luc Seigle est admirablement servi par le jeu de Natalia Dontcheva et permet le surgissement de l’émotion.

- La mise en scène est complice et sert habilement la construction du personnage. Dorothy Parker s’exprime souvent par téléphone avec Alan Campbell, son mari, ou Charly, le concierge noir de l’hôtel où elle habite à l’année. Seule en scène, Natalie Dontcheva dialogue donc avec un deuxième personnage – mystérieux car multiple-, le hors-champ. L’imagination du spectateur est sollicitée et l’on entre dans l’univers crée sur scène. Chemin toujours agréable à parcourir!

Quelques réserves

On peut noter un petit problème de rythme dans les changements de séquence.

Encore un mot...

Si vous aimez Simone de Beauvoir, Shonda Rimes ou Virginia Woolf, alors courez-voir ce spectacle. Le féminisme de Dottie Parker entre férocement en résonance avec notre époque. Il est sinon tout simplement délicieux de retrouver ou apprendre à connaître Dorothy Parker. Quand à Natalia Dontcheva, nous devrions rapidement la revoir sur nos écrans…

Une phrase

Qui seront deux:

- «  Il arrive quelque fois que la vérité soit méchante. Voilà tout. Sincèrement, vous connaissez un bruit plus beau que celui d’une machine à écrire, vous ? » Dorothy Parker par Jean-Luc Seigle.

- « Excusez-moi pour la poussière » épitaphe choisie par D.Parker pour son urne funéraire.

L'auteur

Encouragé à écrire par Jean Marais, Jean-Luc Seigle monte à Paris en 1979. Sa pièce “Le songe“ obtient des critiques enthousiastes en 1981. 25 ans plus tard, il revient avec “Excusez-moi pour la poussière“. Entre temps, il est devenu un scénariste de télévision, travaillant pour de grands acteurs (Michèle Morgan, Pierre Arditi, Line Renaud, Benoit Poelvoorde…). Il a également écrit quatre romans, où il s’exprime souvent au féminin...
C'est Arnaud  Sélignac qui assure la mise en scène. Il fut l’assistant de Boorman sur “Excalibur“. Ce dernier lui produit son premier long métrage, “Némo“, avec Carole Bouquet et Harvey Keitel. Suivent de nombreux films pour la télévision. Au théâtre, il s’y plonge une année pendant laquelle il filme Patrice Chéreau. “Dorothy Parker ou Excusez-moi pour la poussière“ est sa première mise en scène au théâtre.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Toujours à l'affiche

Toujours à l'affiche