Le monde d’hier

Au plus intime de Zweig
De
Stefan Zweig
Adaptation de Laurent Seksik
Mise en scène
Jérôme Kircher et Patrick Pineau
Avec
Jérôme Kircher
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre des Mathurins
36, rue des Mathurins
75008
Paris
0142659000
Jusqu’au 19 juin

Thème

La Mitteleuropa, c’est d’abord l’esprit viennois, au cœur d’un extraordinaire bouillonnement intellectuel et artistique que ne bride pas, loin s’en faut, l’autorité éclairée des Habsbourg. Y fleurit une élite culturelle européenne, cosmopolite, l’équivalent en quelque sorte, pour le monde germanique, du Grand Siècle français. C’est ce “paradis” que Zweig décrit dans le Monde d’hier, avant d’en raconter le délitement après le désastre de la Première Guerre mondiale.

Points forts

Grand spécialiste de Zweig, Laurent Seksik a réalisé le tour de force d’adapter sans le trahir l’esprit du livre en un peu moins d’une heure trente de spectacle (l’original fait 500 pages en Poche). Le texte de Zweig est d’une splendeur exigeante ; Jérôme Kircher, seul sur scène, le sert admirablement, sans superflu.

Quelques réserves

Un détail : Kircher joue à juste titre sur le ton de la confession et les quelques notes de musique qui, de-ci de-là, accompagnent le propos, troublent parfois l’attention.

Encore un mot...

Ne vous attendez pas à trouver sur scène une imitation d’intellectuel années trente à la mise bourgeoise. Jérôme Kircher ne porte ni lunettes ni cravate : il n’est pas Zweig, mais ce qui se passe dans la tête de Zweig, un exilé, un vagabond en bout de course, avec pour derniers biens une chaise, son livre et un verre d’eau. Et c’est vraiment réussi.

Une phrase

« J’ai vécu dans l’avant-guerre la forme et le degré les plus élevés de la liberté individuelle et, depuis, le pire état d’abaissement qu’elle eût subi depuis des siècles… »

L'auteur

A la fois mémoires et testament intellectuel, le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen, est à l’évidence le texte le plus poignant de Stefan Zweig. Il l’écrit en exil, au Brésil, dans les mois qui précèdent son suicide en février 1942, après avoir été, dit-il, « le témoin de la plus effroyable défaite de la raison et du plus sauvage triomphe de la brutalité… ». Lui qui fut un des plus brillants esprits de la Mitteleuropa a vu son univers balayé par les nazis et ses œuvres brulées parce que “juives”. C’est la première fois que le livre, publié à titre posthume en 1944, est adapté au théâtre.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Toujours à l'affiche

Théâtre
Darius
De
Jean-Benoît Patricot