Le rêve d'un homme ridicule

Profond et très bien joué, mais ardu
De
Dostoïevski
Adaptation de Jean-Paul Sermadiras
Mise en scène
Olivier Ythier
Avec
Jean-Paul Sermadiras
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 Boulevard du Montparnasse
75006
Paris
0145445021
Jusqu'au lundi 27 février: lundi 19h, dimanche 15h

Thème

Le rêve d'un homme ridicule est une courte nouvelle, publiée en 1877. Elle fait partie du Journal d'un écrivain.

Le héros, ou l'homme ridicule, moqué par tous, marche la nuit dans la rue, triste et désespéré; il voit une lune brillante, qui le décide, comme un signe, à se suicider le soir-même. Puis il repousse une petite fille qui lui demande de l'aide. Arrivé chez lui, il prend son révolver, mais la pensée de cette enfant qu'il n'a pas aidée l'empêche de se tuer sur le champ.

Il s'endort alors devant son bureau et fait un rêve, transporté dans un monde idéal, une sorte de paradis, où tous les êtres sont beaux et bons, où il est bien accueili, et il vit dans le bonheur. Mais tout se gâte, less hommes changent, il deviennent mauvais, cruels: c'est le héros qui les a corrompus, et pourtant ils refusent de le punir.

Puis il se réveille, le rêve l'a changé et il décide de proclamer la vérité qu'il a vue, il va transformer les hommes et il va changer le monde réel en paradis. 

Ce récit est symbolique: il met en lumière les difficiles frontières entre la  réalité (la première partie), le rêve (la deuxième partie) et la façon dont le rêve transforme la réalité (la troisième partie) C'est le héros aussi qui est transformé et qui va prêcher la vérité apprise dans le rêve pour rendre les hommes meilleurs.

Points forts

1) Le jeu de l'acteur, Jean-Paul Sermadiras, est remarquable pour mettre en valeur un texte aussi ardu. il rythme les différents moments, il casse la routine pour faire apparaître les ruptures de sens et de rythmes.

2) La mise en scène, très dépouillée, souligne elle aussi les trois temps: le héros d'abord debout vêtu de son costume noir dans une lumière sombre, puis allongé pendant le rêve, avec le son et l'image, puis la disparition progressive de ses vêtements, et enfin relevé pour le retour à la réalité qui se traduit par un nouveau silence et la réapparition des vêtements.

3) Le texte lui-même, qui n'est pas du théâtre, est repris quasi intégralement: fidélité louable par rapport à l'auteur.

Quelques réserves

Je ne sais pas si on peut parler de points faibles, car le jeu et la mise en scène tirent le meilleur parti possible du texte, mais malgré tout son intérêt philosophique, je me demande si cette nouvelle se prête bien à uune interprétation théâtrale. Le texte est difficile, et même quand on l'a lu, on a du mal à le suivre. Ce fut au moins mon cas. Mais l'honnêteté m'oblige à dire qu'en le relisant et en y réfléchissant, je l'ai mieux compris dans un second temps.

Encore un mot...

C'est un moment passionnant et une performance d'acteur, mais le texte reste ardu. 
Plaira encore plus aux connaisseurs avertis de Dostoïevski.

Une phrase

"Avant tout, aime les autres comme toi--même, voilà le principal et c'est tout, il ne faut quasiment rien de plus; tu trouveras tout de suite comment arranger le reste."

L'auteur

Fiodor Dostoïevski (1821-1881) est des plus grands romanciers russes du XIXème siècle. Ses oeuvres traitent de thèmes récurrents: le libre arbitre de l'homme et l'existence de Dieu. 

C'est tardivement que cet écrivain tourmenté écrit ses plus grands romans: Crime et Châtiment, L'Idiot, Les Démons et enfin Les Frères Karamazov en 1879. 
Sa dernière oeuvre est le Discours sur Pouchkine, où il fait l'éloge de la Russie dans le monde.  Il se pose en défenseur de l'âme et du peuple russes.

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