My dinner with André

De
Louis Malle
Adaptation Damiaan De Schrijver et Peter Van den Eede
Texte André Gregory et Wallace Shaw

Quelques points de repère sur la tournée en cours:

Paris, Théâtre de la Bastille, jusqu'au 14 novembre

Charleville-Mézières, 18 et 19 novembre

Grenoble, du 17 au 20 décembre

Bruxelles, du 26 au 28 février 

Recommandation

Quand même! Pour les passionnés de théâtre seulement, les novices risquant d’être vite découragés.

Petite remarque : dînez avant, car la longueur de la pièce et les odeurs de cuisine risquent de vous affamer....

Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de la Bastille
jusqu'au 14 novembre
Vu
par Culture-Tops

Thème

Adaptée du film My dinner with André, de Louis Malle,  tourné en 1981, cette pièce nous invite à assister aux retrouvailles entre deux hommes de théâtre dans un restaurant. Wally, auteur dramaturge fauché va revoir son vieil ami Andy (le André du titre), metteur en scène riche et reconnu, qui a parcouru le monde. Ce dernier va inévitablement monopoliser la parole en racontant ses expériences théâtrales à tendance new age et sa vision surintellectualisée du monde moderne. Le pauvre Wally, qui ne peut en placer une, en est réduit à écouter patiemment et se console en mangeant, buvant et en explosant occasionnellement lorsque son ami lui laisse un maigre espace de parole. Le spectacle se résume ainsi en une conversation décousue, tantôt lucide et sérieuse, tantôt absurde et surréaliste, autour d’ un vrai repas préparé en arrière-plan par un vrai chef cuisinier.

Points forts

Un jeu tellement naturel que c’est à se demander s’il existe un texte ou si les deux acteurs improvisent cette conversation dense à partir d’une trame.

L’auto-dérision séduisante des acteurs vis-à-vis de leur art et de leur profession : c’est la figure de l’intellectuel théâtreux ennuyeux mais persuadé de dire des choses intelligentes qui rend le spectacle comique.

Un déroutant mélange des genres et des rôles qui affranchit la pièce des conventions du théâtre : les acteurs sortent de temps à autre de leur texte pour se taquiner amicalement sur des anecdotes réelles ou même sur les particularités du texte en question, ou encore pour s’adresser au public. On est entre théâtre et performance ou même  show humoristique.

Quelques réserves

Cette ambiguïté suscite vite un trouble et on pourrait préférer que ce duo joue plus franchement dans l’un ou l’autre registre. On a un sentiment d’entre-deux un peu frustrant, accentué par le potentiel comique pas complètement exploité des acteurs et de leurs personnages.

Le décor qui, même s’il participe de cette confusion volontairement entretenue entre théâtre et réalité, nous donne à voir une vraie cuisine reconstituée dans laquelle le dîner est préparé en temps réel. Cet artifice paraît inutile tant le cuisinier et son commis (qui ne sont pas des acteurs) atténuent leurs gestes pour ne pas faire trop de bruit ou créer diversion.

Le micro-cravate pour les deux acteurs dans un théâtre de taille normale, est-ce bien nécessaire ?

La longueur du spectacle, 3h30 ! La durée ne serait pas un problème si le spectacle était régulier et constant, ou si on sentait la mayonnaise monter progressivement jusqu’à une apothéose. Mais à vouloir jouer une conversation ennuyeuse, ça le devient franchement par moments.

La chute de la pièce est très décevante : l’un des deux personnages regarde sa montre puis décide qu’il est temps de partir, ce qui achève le spectacle sans même une conclusion valable. On se demande alors pourquoi on a tenu tout au long de ce marathon...

Encore un mot...

Une pièce qui entretient le trouble et l’ambiguïté sur différents plans, et qui nous laisse un sentiment lui-même confus et mitigé : entre plaisir et ennui, excellence et frustration; on ressort perplexe, amusé et/ou agacé.

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