Où les cœurs s’éprennent

Bel hommage à Eric Rohmer
De
Eric Rohmer
Adaptation : Thomas Quillardet et Marie Rémond
Mise en scène
Thomas Quillardet
Avec
Benoît Carré, Florent Cheippe, Guillaume Laloux, Malvina Plégat, Marie Rémond, Anne-Laure Tondu et Jean-Baptiste Tur
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de la Bastille
01 43 57 42 14
ATTENTION: dernière, le 19 janvier

Thème

Deux pièces se succèdent, deux portraits de femmes touchantes et insatisfaites dans leur vie amoureuse, comme souvent chez Rohmer. Dans Les nuits de pleine lune, la belle Louise voudrait aménager des moments de liberté au sein de son couple, au grand dam de son conjoint possessif. Delphine, dans Le Rayon vert, cherche quant à elle à briser une solitude qui l’oppresse, mais sans parvenir à supporter la compagnie des autres.

Points forts

Les dialogues si caractéristiques de Rohmer, quotidiens et pourtant subtiles, passent ici très bien au théâtre.

Des comédiens drôles et polyvalents, qui incarnent chacun plusieurs rôles. C’est un plaisir de découvrir Marie Rémond dans le rôle de Delphine. Déjà remarquée en 2014 dans le rôle-titre (pourtant presque muet) d’Yvonne, princesse de Bourgogne, elle confirme ici son talent d’actrice mêlant humour et profondeur.

De bonnes idées de mises en scène, comme les scènes muettes de danse, qui forment de petits tableaux très expressifs.

Un décor ingénieux, dont l'économie rappelle les films de Rohmer, faits avec peu de moyens (exceptés les films historiques), pour valoriser les comédiens et les dialogues.

Quelques réserves

Le rythme retombe parfois, notamment entre les scènes ; surtout pendant Les nuits de pleine lune, où le déroulé est moins fluide que la pièce suivante. Il est vrai que les films de Rohmer nous offrent ici et là ces scènes intermédiaires, silencieuses, où le personnage vaque à ses occupations sans se soucier de distraire le spectateur, mais ces moments intimistes sont plus convaincants au cinéma. Le public du théâtre est plutôt habitué aux intrigues bâties sur la progression de la tension dramatique, or ici, le rythme invariable et tranquille peut surprendre.

Dans cette grande salle, on n’entend parfois pas très bien les répliques des comédiens, dont la voix n'est pas assez portée ou dirigée vers le public.

Encore un mot...

Une belle initiative : faire revivre le cinéma de Rohmer sur les planches. Malgré quelques maladresses et un rythme qui varie peu, on retrouve avec plaisir l'atmosphère douce et quotidienne de ses films et ses dialogues si caractéristiques.

Une phrase

« Je veux l'aimer, et la seule chose qui m'empêche de l'aimer, c'est qu'il m'aime trop. Et moi, je n'y peux rien : quand on m'aime trop, j'aime moins. »

L'auteur

Réalisateur emblématique de la Nouvelle Vague, Eric Rohmer a marqué le monde du cinéma par son œuvre très personnelle, portée sur l’étude des sentiments et la rencontre amoureuse. Ses adaptations littéraires audacieuses (Perceval le Gallois, Les amours d’Astrée et de Céladon…) n’ont pas toujours connu un succès populaire, même si la reconnaissance critique les a distinguées par la suite. 

Cette pièce s’inspire des Nuits de pleine lune et du Rayon vert, deux films du cycle « Comédies et proverbes».

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