Valentina Tchernobyl

Une mise en scène trop minimaliste pour un texte bouleversant
D’après "La Supplication" de Svetlana Alexievitch
Mise en scène
Laure Roussel
Avec
Coralie Emilion-Languille
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Manufacture des Abbesses
7 rue Veron
75018
Paris
01 42 33 42 03
Jusqu'au 14 mai: Mercredi, jeudi, vendredi, samedi 19h

Thème

L'histoire de Valentina Timofeivna Panassevitch est une histoire vraie. Celle d'une jeune soviétique qui ne rêve que d'une chose: rencontrer un homme avec qui elle pourra se marier et avoir des enfants. Comme elle le dit elle-même, elle est née pour aimer, son travail lui importe peu. Attitude originale pour une jeune soviétique dans les années 80.

Une histoire d'amour passionnée commence alors, quand elle rencontre enfin son futur mari. Mais malheureusement le bonheur ne dura qu'un temps. Il est monteur et s'absente souvent pour son travail. Cette fois-ci, il part travailler à la centrale de Tchernobyl, cinq mois après que le réacteur nucléaire ait explosé. Ce fut ça dernière mission. 

Valentina-Tchernobyl est le témoignage de cette femme qui a vu son mari se dégrader et mourir lentement, victime des radiations de l'explosion. 

Points forts

- La justesse et la beauté des mots de l’auteur. Valentina incarne l’amour passionné, indestructible. Elle qui continue à embrasser son mari alors qu’il se transforme en monstre, qui ne l’abandonnera sous aucun prétexte, qui le protège. L’Homme est capable du meilleur, Valentina en est la preuve. Le texte est bouleversant !

- Un théâtre engagé. Il ne s'agit pas uniquement d'une pièce qui parle d'amour. Valentina Tchernobyl est aussi une piqûre de rappel, un devoir de mémoire.  Et le théâtre est aussi là pour ça, pour parler aux noms des victimes. Le brio de ce texte est de ne pas être une simple revendication politique, sans poésie, contre les menaces éventuelles du nucléaire. L’auteur a choisi de nous parler par le biais de l’amour et grâce à cela, le message nous va droit au cœur. On ne peut donc qu'applaudir Laure Roussel et Coralie Emilion-Languille d’avoir choisi d’adapter "La Supplication".

Quelques réserves

Une mise en scène sobre a du sens quand elle permet de se concentrer sur les mots de l’auteur. Mais celle-ci est trop sobre. Elle ne nous fait pas assez voyager dans le temps et dans l’espace. On se demande où on est, à qui s’adresse cette femme, pourquoi s’adresse-t-elle à eux ?

J’ai eu le sentiment qu’on me racontait une histoire plutôt que de voir un récit véritablement incarné. C’est dommage car du coup, on reste un peu en dehors.

Encore un mot...

On court acheter le livre à la sortie du spectacle! Pour imprimer un peu plus les mots qu’on vient d’entendre, mais aussi  pour découvrir d’autres témoignages.

L'auteur

Svetlana Aleksandrovna Alexievitch est née le 31 mai 1948 en Ukraine. Elle débute dans la littérature à la faveur de la Perestroïka en 1985. Elle reçoit de nombreux prix prestigieux pour son roman "La Supplication - Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse". Publiée en 1997, dix ans après l'explosion de la centrale atomique, cette œuvre regroupe des interviews de victimes et de rescapés de Tchernobyl. Valentina, est l'un des personnages interviewés. En 2015, Svetlana Aleksandrovna Alexievitch reçoit le prix Nobel de littérature pour « son œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque». 

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