Langue française

DU LANGAGE... STOP OU ENCORE ?

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Heureusement, il reste quelques journalistes pour s'élever contre certains tics de langage qui ont tendance à devenir très (ou trop) fréquents...

C'est ainsi que dans un journal, petit mais soigneusement mis en pages, intitulé "Le Bernayen", publié à Bernay (ville de l'Eure où Edith Piaf a passé sa jeunesse), on trouve une rubrique s'élevant  contre la fréquence de cette vilaine expression "Du coup"... Gérard Guénier y dénonce "cette locution [qui] a pris, peu à peu, le pas dans les conversations jusqu'à devenir un véritable tic de langage chez de nombreuses personnes et qui est parfaitement incorrecte... A l'origine, l'expression n'était pas incorrecte. Comme le rappelle l'Académie française, "du coup" peut s'employer au sens propre. Exemple : un poing le frappa et il tomba assommé du coup. On la retrouve en outre correctement utilisée pour expliquer la conséquence. Exemple : son moteur a explosé et du coup sa voiture a pris feu. La locution dans ce cas, notent les Sages, a pour équivalent sémantique la formule "aussitôt". "Du coup" ne peut être un synonyme de "ainsi, de ce fait, donc, en conséquence, par conséquent, en partant de là". Alors, débarrassons-nous de ce vilain tic de langage et oublions les "On ne sort pas ce soir ; on fait quoi du coup ?" ...

Et Le Figaro dénonçait, il y a quelques jours (édition des 6 et 7 novembre 21, analyse de Jean-Pierre Robin) "l'addiction pathologique des Français aux acronymes " autrement dit, l'usage désormais bien ancré de désigner les partis politiques  par PCF, LFI, PS, EELV, LREM, LR, FN etc... Il paraît que les Anglais s'en amusent ! Et pourtant ils n'échappent pas à cette manie, tant tous les organismes internationaux publics ou privés en abusent aussi... Les territoires français sont divisés en ZAC, les voyageurs utilisent le TVG ou le RER... quand ils peuvent déposer des RTT... La chronique de Jean-Pierre Robin ne manquait pas d'humour et l'on reste un peu effrayé de l'ampleur de cette utilisation acronymique qui finit, comme il le souligne justement, par se décliner en mots : smicard, énarque, etc...

On ne manque pourtant pas d'ouvrages de bons conseil, tel le Grevisse le petit bon usage de la langue française que notre chroniqueuse Hélène Renard a présenté. Il parait que les écrivains adorent cette grammaire et vice-versa !