Mousseline la sérieuse

Une "Antigone française"?
De
Sylvie Yvert
Editions Héloïse d’Ormesson - 336 pages
Notre recommandation
4/5

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Thème

Le journal imaginaire de Marie-Thérèse-Charlotte de France (1778-1851), fille de Louis XVI et Marie-Antoinette et seule survivante du Temple. 

Dans ce récit à la première personne, Mousseline entreprend en 1850 de raconter son enfance heureuse à Versailles, les évènements tragiques de la Révolution, les deuils, les exils, les retours en France à la Restauration et ses moments de bonheur si éphémères.

Ici, Sylvie Yvert se fait l’avocate de cette princesse déchirée et trop oubliée par l’Histoire. 

Napoléon la considérait comme «  le seul homme de la famille » -  compliment notoire de la part de l’Empereur, ennemi des Bourbon !

A sa suite, la plupart des mémorialistes l’ont présentée comme une femme courageuse, certes, mais aussi froide, revêche et bigote. L’auteur, grâce à de nouvelles sources, se détache de cette image manichéenne et salue la grandeur d’âme et les qualités de coeur de cette princesse marquée à jamais par les évènements des années 1790.

Sylvie Yvert nous offre un beau portait de femme hypersensible et digne et lève le voile sur un pan d’histoire méconnu.

Points forts

- Une écriture élégante. Par sa sobriété et sa finesse, la plume de Sylvie Yvert retranscrit la personnalité et le rang de son héroïne : une princesse du XVIII ième ayant reçu une éducation à la mesure des espérances royales.

- Des sources nouvelles et intimistes.

Quelques réserves

Les périodes d’exil et de la Restauration sont traitées un peu en demi-teinte. Mais reconnaissons qu’il est difficile de maintenir indéfiniment le souffle dramatique des années révolutionnaires, qui sont évidement le coeur du livre. 

Encore un mot...

Une lecture éclairante et émouvante sur cette « Antigone française ».

Une phrase

« Durant son procès, mon père avait confié à Malesherbes qu’il avait vu jusqu’où allait la méchanceté des hommes, et qu’il ne croyait pas qu’il s’en trouvait de semblable. J’ai éprouvé cela moi aussi et, au-dessus de l’orgueil qui ne peut être à mes yeux qu’une faiblesse, c’est dans mon âme que j’ai cherché un refuge, et mon âme est devenue plus forte que l’injustice des hommes. »

L'auteur

Spécialisée depuis 40 ans dans la littérature classique, Sylvie Yvert publie son premier roman. Il s’agit d’un ouvrage historique traité d’une manière littéraire : « j’ai écrit un roman vrai d’après une histoire vraie. Il n’y a pas vraiment de nom pour désigner ce genre. Heureusement les Editions Héloïse d’Ormesson ont compris l’intérêt de cette approche nouvelle » ( Sylvie Yvert). 

Commentaires

AS
mar 12/07/2016 - 13:03

Sophie Yvert ? Spécialisée en littérature classique ? D'où viennent vos informations ? Etrange mélange de critique positive et de quelques bêtises. Dommage, c'est un livre que j'ai tant apprécié !

ferry
jeu 23/03/2017 - 11:43

Ouvrage touchant et élégant, qui mêle réalité et fiction en "jonglant" avec deux identités, celles de l'auteur et de l’héroïne. Ce qui n'est pas un exercice simple.Néanmoins, pour tout ce qui relève des faits historiques, je regrette que l'auteur ne cite pas ses sources, sachant qu'il reste peu de témoignages directs émanant de la princesse comme de son époux le duc d'Angoulême. Tous deux, par humilité et par crainte de porter des jugements qui auraient pu nuire à leurs destinataires, ont préféré les faire disparaitre.
Sur le plan littéraire, l'ouvrage est très réussi.

Mifa Martin
ven 20/04/2018 - 18:03

Voilà un livre dans lequel on entre complètement dès la première ligne.
On y découvre un personnage étonnant de sagesse et de force de caractère, on souffre avec elle et avec ses parents. On a envie de crier "Vive le Roi"!
La révolution française a toujours été pour moi synonyme d'horreur : un épisode dont j'ai honte, alors qu'il est de bon ton de l'admirer et d'en faire le début de notre Histoire...
Cette biographie étonnante est écrite dans un style élégant et fluide, loin de la lourdeur des grimoires, et même si on connaît la fin de l'histoire dès le début,
l'intérêt ne baisse jamais, et on est désolé d'arriver à la dernière page.
Un grand Bravo à l'auteur et à l'éditeur.

Odile Le Quere…
sam 23/02/2019 - 13:03

Je ressens de la tendresse pour Madame royale . Ce quel a vécu , ce qu'on lui a fait subir , dépasse l'entendement . Tous ces révolutionnaires sont des arrivistes et des barbares.
Ce que le Dauphin a subi est une honte pour les français.
Comme cette courageuse princesse je déteste Napoléon .

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