Starmania

Une quatrième version, une réussite !
De
Michel Berger et Luc Plamondon
Mise en scène
Thomas Jolly
Avec
Lilya Adad, Gabrielle Lapointe , Miriam Baghdassarian, Sadia, Alex Montembault, Louise Charbonnel, Marie-Jeanne, David Latulippe,

Lilya Adad en alternance avec Gabrielle Lapointe : Cristal,
Côme (doublure : William Cloutier) : Johnny Rockfort,
Miriam Baghdassarian (doublure : Ambriel) : Sadia,
Alex Montembault (doublure : Louise Charbonnel) : Marie-Jeanne,
David Latulippe (doublure : Aurel Fabregues) : Zéro Janvier,
Adrien Fruit (doublure : Nicolas Dorian) : Ziggy,
Maag (doublure : Jeanne Jerosme): Stella Spotlight,
Simon Geoffroy (doublure : Malaika Lacy) : Gourou Marabout,
Thomas Jolly : L'intelligence artificielle Roger-Roger
Alice NGuyen et Max Carpentier (doublure : Maag) : Étoiles noires, assitants de Zéro
Jeanne Jerosme (doublure : Alice NGuyen / Gabrille Lapointe) : Assistante de Stella Spotlight
Ne pas oublier la troupe de danseurs qui accompagne certaines scènes, avec une mention particulière pour celle où Stella Spotlight participe à une séance qui ressemble à un envoûtement par le Gourou Marabout et ses adeptes.

 

Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

La Seine Musicale,
Ile Seguin
92
Boulogne
A Boulogne du 28 novembre 2023 au 28 janvier 2024 20h du mardi au vendredi, 15h et 20 h le Week end
En tournée dans 13 villes en France, à Genève et à Bruxelles, en 2024

Thème

  • Dans un monde "post-moderne" va bientôt se dérouler l'élection du Président de L'Occident. Deux candidats vont s'affronter, Zéro Janvier, le milliardaire qui a fait fortune dans l'immobilier (mais aurait voulu être un artiste) et Gourou Marabout, un "ultra" écologiste qui prône la plus totale des libertés et le plus absolu respect de la nature. 
  • Dans la cité de Monopolis, où l'information continue se déverse sur les murs, règnent sous terre "et sur les trottoirs", Johnny Rockfort et sa bande de voyous. Sur les ondes, c'est Cristal que tout le monde adule, animatrice vedette de l'émission Starmania. Tout cela risque de mal tourner, car Sadia, l'égérie de Johnny Rockfort, a l’idée de le faire passer dans l'émission, Johnny celle de s'éprendre de Crystal, et Zéro Janvier de Stella Spotlight, une actrice qui pourrait être un super atout pour son élection… Tout ce petit monde va se mêler et se déchirer, en route pour une tragédie monumentale.
  • Starmania est un “Opéra rock“ présenté pour la première fois en 1978, dont le succès s'affirme en 1979, en particulier autour de chansons devenues cultes, interprétées par France Gall, Michel Berger, Daniel Balavoine, Diane Dufresne, Fabienne Thibault…
  • La version présentée à la Seine Musicale et en tournée en France en 2024 a été conçue pour une première en 2020, reportée pour cause de crise sanitaire. Elle a commencé par une tournée en province en octobre 2022. Chanteurs et danseurs composent avec énergie cet Opéra rock qui se déguste en deux parties, pour une durée totale du spectacle non négligeable : trois heures.

Points forts

  • Que vous connaissiez ou non l'histoire, né(e)s entre 1950 et 1970, vous avez de fortes chances d'en connaître la musique. Elle est excellente, et même les "jeunes" le disent, qui la découvrent ou la redécouvrent dans le cadre d'un scénario complet, d'orchestrations actualisées et d'interprétations tout simplement plus "modernes". 
  • Pour les fans, voici quelques-uns des tubes qui vous attendent : Quand on arrive en ville, Le Blues du Businessman, Le Monde est stone, Les uns contre les autres, SOS d’un terrien en détresse, Besoin d’amour, Ziggy
  • Ensuite, ce qui peut vous frapper, c'est l'actualité du thème de Starmania : excès de l'ultra libéralisme, pression écologique, dérive des sectes, violences de rues, pouvoir de la télévision et désillusion du monde... 
  • Dans Zéro Janvier, le business man, transpire quelque chose de Donald Trump ou de Jeff Bezos, dans une esthétique "Art nouveau", qui marie un noir et un rouge de triste mémoire. Ses couleurs et ses formes imprègnent les décors, comme ces colonnes de lumière omniprésentes et ces deux "tours" jumelles couronnées d'une pointe, allusion à la couronne de la Chrysler Tower de New York, symbole du capitalisme industriel ?
  • Il y a dans Johnny Rockfort et sa détestation du monde des "puissants", des accents nihilistes, incarnés par « les étoile noires» qui les distinguent, ces astres qui flirtent parfois avec les exaltés, pour le pire bien plus que pour le meilleur.
  • Il y a cette scène hypnotisante de la destruction de l'immeuble de Zéro janvier - au sommet duquel est perchée la boîte de nuit le "Naziland", qui évoquera à beaucoup de spectateurs l'effondrement des tours du World Trade Center un certain 11 septembre 2001- dans une atmosphère saturée de poussière, avec une pluie de débris de papier comme décors de la chanson « Le monde est stone ». 
  • Il y a enfin, la mise en lumière de la scène, vraiment remarquable : forte, omniprésente, inventive. Sous réserve de l'avis des fans de concerts d’électro, elle compose de façon très innovante les ambiances et les décors. 

Quelques réserves

  • Si vous avez les yeux sensibles, pensez (sans plaisanter), à prendre des lunettes de soleil. Cela ne gâchera pas le spectacle, mais vous évitera quelques moments les paupières closes ou mi-closes, du fait de l'intensité et de la mobilité des lumières de scène !
  • La seconde réserve vient du fait que si vous connaissez par cœur la version originale, vous ne retrouverez pas les performances d'un Daniel Balavoine ou d'une Fabienne Thibeault. Mais l'interprétation des chanteurs reste remarquable, micros à la main, plutôt que par l'intermédiaire d'un casque. 
  • L’on regrettera quelques séquences où l'orchestration trop puissante (musiciens en bords de scène), masque la voix des interprètes.
  • Ultime remarque, et en écho à l'avertissement même des producteurs, ce spectacle n'est pas nécessairement à faire découvrir à de jeunes enfants.

Encore un mot...

  • Cette quatrième version de l'Opéra rock Starmania est une reprise réussie, fidèle à la création originelle, tout en en proposant une esthétique moderne, 40 ans plus tard. 
  • Avec un texte pourtant identique, le spectacle de 1978 était bariolé de couleurs et de tenues de scène extravagantes. Armes brandies, lynchages en direct, décors aux éclats de lumière, la tonalité de ce spectacle est sombre : miroir de nos années marquées par le terrorisme et le réveil des dictatures ? 
  • Succès décrit comme planétaire pour sa version originale, adapté en allemand, en anglais et en québécois, Starmania a reçu en 2023 les Molières du Spectacle musical et de la création visuelle.

Une phrase

« Quand tout l'monde dort tranquille
Dans les banlieues-dortoir
C'est l'heure où les zonards descendent sur la ville

Qui est-ce-qui viole les filles, le soir dans les parkings
Qui met l'feu aux buildings, c'est toujours les zonards
Alors c'est la panique sur les boulevards
Quand on arrive en ville. »

(Quand on arrive en ville)

L'auteur

  • Michel Berger est un des auteurs compositeurs interprètes français des plus connus des années 1980-1990. Beaucoup des chanteurs de ces années lui doivent leurs plus belles chansons - Johnny Halliday, France Gall, Véronique Sanson, Daniel Balavoine etc. 
    L'album Starmania, dont il a écrit la musique, a été vendu à plus de trois millions d'exemplaires, ce qui en fait un des plus grands succès musicaux francophone de ces dernières décennies.
  • Luc Plamondon est producteur et parolier d'origine canadienne. Il est notamment l'auteur des livrets des comédies musicales Starmania, la légende de Jimmy et Notre Dame de Paris. Il est parolier de très nombreux artistes français et canadiens, dont Julien Clerc, Barbara, Diane Dufresne, Garou, Patrick Fiori, Céline Dion… Il a également reçu de très nombreux prix.
  • Thomas Jolly est acteur et metteur en scène de théâtre et d'opéra. Nommé fin 2022 directeur artistique de la cérémonie d'ouverture des prochains Jeux Olympiques à Paris en 2024, il a également reçu de nombreux prix pour ses mises en scènes et ses rôles
  • Raphaël Hamburger, fils de Michel Berger (Hamburger est le nom patrimonial de Michel Berger) est le directeur artistique du spectacle.

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