SURFACE
425 p
Infos & réservation
Thème
Le Capitaine Noémie Chastain, chef de groupe aux stups, est défigurée par le tir d’un dealer au cours d’une arrestation mouvementée. Devant les troubles psychologiques engendrés par sa blessure et qui risquent de nuire à son efficacité, ses chefs décident de l’envoyer en Aveyron dans la commune d’Avalone (« un trou avec un code postal ») avec mission d’évaluer la faible activité d’un commissariat campagnard avant sa fermeture définitive. Mais la découverte du corps d’un enfant disparu depuis 25 ans, relance une « affaire classée » que la nouvelle venue, forte de huit d’expérience à la Crime, va naturellement résoudre brillamment.
Points forts
- Une enquête aux multiples rebondissements pas (toujours) prévisibles.
- L’originalité du contexte : le drame initial s’est déroulé dans un village noyé sous les eaux d’un lac de barrage (et reconstruit à l’identique quelques kilomètres plus haut) ; son élucidation devra donc passer par des plongeurs et par l’assèchement du lac.
C’est une femme blessée, physiquement et moralement, qui, des années après, prend en charge le dossier dans un contexte régional dont elle ignore tout alors que cette enquête se double pour elle de la nécessité d’un dépassement personnel.
- Une bonne image des problèmes engendrés en province par la segmentarisation des compétences.
- Des aspects techniques très travaillés
- Quelques personnages originaux, dont le « bébé flic » qui vit toujours sous l’emprise de sa maman
Quelques réserves
Pour le reste, nous sommes dans du grand classique :
- la fliquette hyper-performante dont tous les collègues masculins reconnaissent la supériorité,
- le chien maltraité par son maître, ancien légionnaire,
- la lâcheté du premier amant, compensée par le courage physique du second,
- le maire sans scrupules, prêt à tout pour assurer le développement d’une commune vouée à l’assoupissement,
- les dissensions familiales sur fond de racisme et d’intérêts.
Encore un mot...
Compte tenu des nombreuses critiques enthousiastes suscitées par le livre, « Surface » ne devrait pas tarder à nous donner une honnête série télévisée comme il en existe tant.
Une phrase
Ou plutôt deux qui se complètent (pp. 101 et 102). C’est Melchior, le psy de Noémie qui parle :
« Avez-vous déjà réfléchi à la fonction d’un visage ? Avez-vous compris qu’il est le reflet de tous vos sentiments ? (…) Il parle avant même les mots. »
« Le visage est l’un des rares endroits de votre de corps que vous ne pouvez pas voir sans un miroir mais il est surtout la première chose que l’on regarde. Il est entièrement pour l’autre. »
L'auteur
Olivier Norek (43 ans) a travaillé dans l’humanitaire au cours de la guerre en ex-Yougoslavie avant de passer 18 ans comme officier de police judiciaire en Seine Saint Denis. Il se fait connaître en tant qu’auteur de polars avec des enquêtes ultra-réalistes (la trilogie qui met en scène le capitaine Costes et, surtout « Entre deux mondes », une plongée dans la jungle de Calais, en cours d’adaptation au cinéma) le tout couronné par de nombreux prix et encensé par la critique.
« Surface », son cinquième roman, est en passe de rencontrer le même succès, renforcé par une campagne de promotion massive de son éditeur Michel Lafon.
Ajouter un commentaire