20 000 lieues sous les mers

Un spectacle qui ne laissera personne à quai
De
D’après Jules Verne
Mise en scène
Christian Hecq et Valérie Lesort
Avec
Mickaël Fau, Laurent Natrella, Rodolphe Poulain, Eric Prat, Pauline Tricot, Eric Verdin (voix off de Cécile Brune).
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre de la Porte Saint Martin
18 boulevard Saint-Martin
75010
Paris
01 42 08 00 32
Jusqu’au 23 juillet, du mardi au vendredi à 20h, samedi 20h30, dimanche 16h

Thème

  • Ce spectacle hybride (comédiens-marionnettes) est une adaptation du fameux roman éponyme de Jules Verne, qui met en scène, entre 1866 et 1868, un étrange monstre marin poursuivi par les flottes occidentales, et en premier lieu celle des Etats-Unis, qui affrètent l’Abraham Lincoln et le lancent à sa poursuite.
  • A bord du navire américain se trouvent notamment le professeur Aronnax, spécialiste des fonds marins, son serviteur Conseil, et Ned Land, un maître harponneur intrépide et fort en gueule. Les trois individus, seuls survivants de l’attaque qui a envoyé par le fond l’Abraham Lincoln, sont repêchés par l’équipage du Nautilus, car le fameux monstre des mers n’est autre qu’un sous-marin bourré d’inventions stupéfiantes.
  • Dès lors commence un périple riche en découvertes, mais aussi une confrontation qui met aux prises les captifs avec le mystérieux capitaine Nemo, et son second, l’inquiétant Flippos...

Points forts

  • L’apostrophe lancée par Nemo à ses trois prisonniers - « Vous allez voyager au pays des merveilles ! » - s’adresse également au public venu nombreux et de tous âges assister à ce spectacle : c’est un émerveillement de tous les instants qui attend les passagers embarqués sous l’autorité du capitaine.
  • S’il faut disséquer cette pleine et entière réussite, on peut avancer les ingrédients suivants :
    • des comédien-ne-s impeccables, emmenés par la complicité entre un Nemo martial - misanthrope (nemo signifie “personne“ en latin) aussi génial qu’intimement blessé - et son second, le désopilant Flippos, qui communiquent dans un « Volapük intégré » expressif, maîtrisé et du plus haut comique ;
    • à la mise en scène, Chr. Hecq et V. Lesort ont assuré une parfaite interaction entre les comédien-ne-s et les diverses marionnettes, exploitant toutes les possibilités du décor, et notamment ce grand hublot qui met en contact les un-e-s et les autres : il n’y a guère que le Muppet Show qui puisse rivaliser en la matière !
    • des morceaux de bravoure à profusion (du ballet des méduses à celui des poissons-poubelle, de la partie de pêche à l’attaque du Kraken, du ballet des scaphandriers à la découverte de la roue par le “sauvage“), qui témoignent d’une inventivité permanente (à l’œuvre lors du premier repas offert aux trois rescapés) ;
    • un accompagnement musical magnifique, totalement en phase avec le propos.

Quelques réserves

Que le grand cric me croque s’il y a lieu ( !) d’en formuler…

Encore un mot...

  • Un spectacle qui enchantera un public de tous âges, genre, confession, niveau socio-professionnel, et j’en passe...
  • 20 000 Lieues sous les mers n’en comporte pas moins - outre une attaque en règle contre la “perfide Albion“ (grande rivale de la France sur les mers depuis l’époque moderne) - une réflexion d’actualité sur la préservation des fonds marins, les atteintes de la “civilisation“ envers les merveilles qu’ils recèlent. Il s’agit aussi de savoir la valeur d’un voyage de découvertes fait sans jouir d’une pleine liberté pour l’entreprendre, de questionner le regard et le sort envers ces “sauvages“ rencontrés dans les îles lointaines d’Océanie, ou encore la manière un peu paradoxale de s’extraire de la civilisation présente au moyen d’inventions en avance sur son temps...

Une phrase

  • « J’ai voulu rompre avec la société toute entière. […]  [sous les océans], je ne connais point de maîtres, là je suis libre !  » (le capitaine Nemo)

L'auteur

  • Jules Verne (1828-1905), champion du roman d’aventures dans la littérature française du XIXe siècle, et dont nul n’ignore les œuvres majeures (Michel Strogoff, Le Tour du monde en 80 jours) situe l’action de son roman dans les fonds océaniques, via une innovation contemporaine de la guerre de Sécession (1861-65). En effet, cette guerre civile entre le Nord (unioniste) et le Sud (confédéré) vit naître le premier sous-marin, en l’occurrence l’ USS Alligator, aux débuts peu probants, puisque livré en 1862, coula à pic dès le printemps 1863. Cette invention pesa donc peu dans le blocus installé par les unionistes au large des côtes sudistes, mais fut promise à un grand avenir (dès la Première Guerre mondiale), anticipé ici par Jules Verne, qui publie 20 000 Lieues sous les mers en 1869 et en situe l’action dans le dernier tiers des années 1860.
  • Ce spectacle, donné pour la première fois à la Comédie française - théâtre du Vieux-Colombier en 2015, reçut le Molière de la création visuelle et le prix de la critique l’année suivante. Son succès ne s’est jamais démenti en sept ans, et au fil des tournées, ce fascinant “serpent de mer“ continue de faire honneur à Jules Verne.

Commentaires

Jennifer
lun 19/06/2023 - 21:10

Nous avons achetés deux billets avec "visibilité réduite" situés au 2eme balcon, les dernières place a gauche. Bien qu'en ayant été avertis, il était IMPOSSIBLE de voir le jeux des marionnettes dans le hublot, du fait que celui-ci se trouvaient tout au fond de la scène. Je trouve que ces places ne devraient même pas être mises à la vente. Honteux.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Toujours à l'affiche

Théâtre
La peur
De
D’après la nouvelle de Stefan Zweig (librement adaptée)
Théâtre
Come Bach
De
Anne Baquet (voix), Claude Collet (piano), Amandine Devant (contrebasse), Anne Régier ou Ariane Baquet (hautbois et cor anglais)
Théâtre
Majola
De
Caroline Darnay