Cap au pire
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Thème
Cap au pire est un court traité philosophique. L’auteur ne raconte pas une histoire, mais présente sa méthode pour créer la pire des œuvres. Il s’agirait en quelque sorte d’un métalivre dont les quatre principaux thèmes sont la nécessité du dire, le « il y a », « l’inscrit dans l’être » et enfin la pensée. Trois personnages sont décrits, ainsi qu’un cadre spatial et temporel, et une ambiance. Au fur et à mesure, Beckett redéfinit la manière dont il exprime ses idées, toujours plus mal, en gardant néanmoins le sens.
Points forts
L’expérience théâtrale originale qu’est amené à vivre le spectateur. Découvrir un spectacle d’un autre lieu que celui qu’on connait d’habitude. On est surpris puis émerveillé -sur ce plan là uniquement...- de découvrir les entrailles d’un vrai grand théâtre. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas dévoiler cette surprise.
Quelques réserves
- On peut penser que le spectateur entendra mieux le texte grâce à un dispositif scénique minimal mais il n'en reste pas moins qu’au théâtre, on vient pour voir les comédiens… Et lorsque la comédienne est de dos, dans le noir, on ne voit pas grand chose… On nous prive de ce qui est, à mon avis, l’essence du théâtre.
- Il n’est pas indiqué à l’avance qu’il s’agit d’une lecture. Fait qui m’a dérangée puisque l’interprétation possible de la comédienne s’en trouve forcément limitée.
- Je m’interroge sur le fait qu’on est mis en scène ce traité philosophique. Le texte me semble difficilement « interprétable » pour un comédien et très difficile à comprendre pour les non-initiés. Tout texte n’est pas « adaptable » au théâtre. Certains textes sont faits pour être lus. Et, je pense que Cap au pire fait partie de cette catégorie.
Encore un mot...
Il s’agit, à mon avis, d’une performance plus que d’un spectacle de théâtre.
A moins que vous soyez un inconditionnel de Beckett et des traités philosophiques, je vous le déconseille...
L'auteur
Samuel Beckett, né en 1906 à Dublin, fut récompensé en 1969 par le prix Nobel de littérature pour « son œuvre, qui a travers un renouvellement des formes du roman et du théâtre prend toute son élévation dans la destitution de l’homme moderne. » En effet, plutôt pessimiste, Beckett tourne en dérision les misères et l’absurdité de la condition humaine dans ses romans et pièces de théâtre, majoritairement austères et minimalistes. A mesure qu’il vieillit, son œuvre devient de plus en plus abstraite, et son écriture concise et sèche. Il écrit Cap au pire en 1982, sept ans avant sa mort.
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