Occupe-toi D'amelie

De
Georges Feydeau
Notre recommandation
3/5

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Thème

Thème de cette pièce qui a été représentée en 1908, à l'apogée de la carrière de Feydeau: un noceur invétéré et désargenté se retrouve un matin, sans l'avoir vraiment voulu, dans le même lit que la maîtresse de son meilleur ami; maîtresse qu'il est supposé épouser pour bénéficier d'un gros héritage.
Comment toucher cet héritage, tout en préservant sa liberté chérie?
 

Points forts

  • Cette pièce est l'un des exemples les plus réussis du vaudeville à la française:
  • Accumulation de situations abracadabrantesques, s'enchaînant selon un système de poupées russes, imparablement articulé. Avec pour seul objectif de faire rire, en prenant à contre-pied les convenances, et en accumulant les bons mots. Trois exemples:
  • Ce dialogue:
  •  "Silence!
  • C'est moi qui paye!
  • Contentez-vous de cela!"
  • Ce principe:

    "Un amant, c'est de l'amour.
     Deux amants, c'est du tempérament.
     Trois amants, c'est de l'argent".

  • Cette réaction d'Emilie, grande cocotte et héroïne de la pièce: "C'est un solitaire? C'est son seul défaut..."

   

  • Cette liberté de ton que l'on retrouve régulièrement chez Feydeau. Et qu'on pouvait  rencontrer encore dans les années 1970.
  • Cette capacité de faire rire aux larmes avec des riens. A ce jeu là, Feydeau est roi. Témoin ici, la séquence de calcul du montant du loyer, à la journée. 
  • Le tout, sans aucune prétention et en prenant en permanence le spectateur à témoin de ce recul. Du coup, c'est lui, le spectateur, qui se sent important, comme s'il avait été associé depuis le début à la construction de cette montagne de farces avec attrapes.
     

Quelques réserves

Attention: "OCCUPE-TOI D'AMELIE", c'est l'une des deux ou trois pièces les plus célèbres de Feydeau mais, à mon sens, c'est certes une farce très drôle et formidablement construite; seulement, voilà: il n'y a pas dans cette pièce le soubassement psychologique et sociologique que l' on trouve dans deux autres oeuvres, à mon avis , beaucoup plus riches, de Feydeau, et qui triomphent actuellement à la Comédie-Française: "UN FIL A LA PATTE" et "LE SYSTEME RIBADIER".
 Ici, tout ce qu'on peut appeler l'univers Feydeau est réduit à une analyse amusée et faussement provocante du monde des cocottes et des hommes qui leur tournaient autour. Sur un plan humain, çà ne conduit pas nécessairement très loin...
 

Encore un mot...

Ce qui m'a le plus touché dans cette version, c'est au fond la performance de Bernard Menez, dans le rôle du père de l'héroïne, ancien brigadier, soucieux de respectabilité, mais prêt à beaucoup pour de la reconnaissance sociale et de l'argent. Et qui n'a de cesse de vouloir employer un langage choisi qu'il ne maîtrise pas...
Manifestement, en tant qu'acteur, Bernard Menez ne cesse de se bonifier en vieillissant. Son jeu devient plus intérieur, plus intense. D'où une présence exceptionnelle dans une économie de gestes et de moyens. 
Menez, ou le jansénisme rigolard.
Mon regret: qu'il n'ait fait qu'esquisser un flirt avec la Comédie-Française dans le début des années 90. Il y serait parfait dans tout le répertoire Labiche-Feydeau, mais aussi dans les contemporains qui ont joué avec l'absurde et le déjanté, comme Dublllard, Audiberti etc...
Muriel Mayette-Holz, Madame l'Administratrice de la Grande Maison, ne serait-ce pas une bonne idée "d'aller le chercher"?
 

Commentaires

La Cultivé =p
jeu 17/04/2014 - 18:23

Très drôle, IMPRESSIONANT !

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