Prix littéraire

Boltanski et l'éléphant Kasaï

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Le Prix du Roman de la nuit est décerné, on s'en doute, à un livre, roman ou récit, qui se déroule la nuit ! Et celui de l'écrivain Christophe Boltanski raconte justement la nuit qu'il a passée au sein de l'Africa Museum de Bruxelles qui expose des trophées du Congo belge. On sait combien l'histoire de cette colonisation-décolonisation a été douloureuse pour les deux pays. Les masques, les statues, hantent le lieu et l'immense dépouille de l'éléphant du pays Kasaï (tué en 1958, naturalisé et restauré de multiples fois) donne son titre au livre : King Kasaïque notre chroniqueur Dominique Briand a vivement recommandé : ce récit "fait inévitablement écho à l’histoire de la colonisation de ce territoire qui fut la plus violente de toutes, dans des proportions qui défient l’entendement et qui nous sont rappelées dans leurs détails les plus atroces. Pour autant, le livre n’est pas un réquisitoire ou un pamphlet tiers-mondiste ; il est bien mieux que cela, un texte subtil... La présence à la place d’honneur de King Kasaï est le symbole de cette impossible évocation d’un passé à la fois source de fierté et de honte mêlées". Le livre existe en format poche chez Folio.

Christophe Boltanski avait obtenu le Prix Renaudot et le Prix Fémina en 2015 pour son livre La cache (Stock et Folio) que notre chroniqueuse Marie de Benoist avait qualifié de "travail d'orfèvre, aussi original qu'impressionnant" au moment de sa publication.