Exposition

« Instants Donnés » au Musée Maillol. Robert Doisneau à l'état pur !

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C'est le thème de l’exposition consacrée au photographe de l’instantané, Robert Doisneau (1912-1994), avec une rétrospective de ce photographe de la rue, spécialiste du noir et blanc, qui a surtout œuvré à Paris et en  banlieue. 400 photos retracent l’histoire de cet artiste de l’intuition et de l’émotion et témoignent de la vie et des métiers d’une époque de l’immédiat après-guerre avec plusieurs thèmes  émouvants tels que l’enfance, les portraits d’écrivains, des photos d’artistes. Mais à côté, curieusement, il a aussi collaboré au magazine de mode Vogue dirigé à l’époque par Edmonde Charles-Roux. Doisneau, c’est le goût des choses simples, c’est le photographe du bonheur car il s’émerveille de tout, la photo pour lui est un jeu, le jeu de l’environnement quotidien ; il immortalise les enfants, les artistes, les ouvriers d’usines et les comptoirs de bistrot par de courts moments poétiques ou des images de tendresse qui sont devenues iconiques.

Avec son ami Raymond Depardon, il a écumé les agences de presse et de publicité, il a collaboré à des magazines d’information générale comme Point de vue-images du monde mais aussi à des supports engagés aux côtés du parti communiste et de la CGT. Il a été le partenaire humaniste et esthétique  de belles revues comme Réalités, Life ou Fortune. On se souviendra de son soutien aux gens simples et pauvres exerçant des métiers difficiles comme les mineurs ou les sidérurgistes ; très proche de Jacques Prévert, il savait croquer les instants de bonheur, des instants de la vie ordinaire, comme cette photo des « Bouchers mélomanes » où il a saisi les émotions des costauds des abattoirs pleurant au son de l’accordéon et à la voix d’une jolie brune. Sa photo d’un couple d’amoureux sur un banc public devant l’Hôtel de ville a fait le tour du monde. Le musée Maillol est l’écrin intime, l’endroit charmant et discret, au cœur de la rive gauche, le plus  digne de lui. 

Quel était le credo de Doisneau ? Il l’a écrit : « J’ai voulu, successivement, reproduire fidèlement l’épiderme des objets, découvrir les trésors cachés sur lesquels on marche tous les jours, fréquenter les phénomènes » (Trois secondes d’éternité. Mots cités et publiés par Natacha Wolinsky dans Beaux-Arts magazine de Mai 2025) 

Robert Doisneau - Instants donnés. Musée Maillol 59-61 rue de Grenelle 75007 Paris Jusqu'au 12 octobre.