Commémoration

JOURNEE INTERNATIONALE DEDIEE A LA MEMOIRE DES VICTIMES DE L'HOLOCAUSTE

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Chaque année le 27 janvier, à l'initiative de l'Assemblée générale des Nations Unies et de l’UNESCO est célébrée une journée d'hommage à la mémoire des victimes de l’Holocauste. La date choisie marque l’anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques le 27 janvier 1945. Elle a été officiellement proclamée journée internationale le 1er novembre 2005.  

Les éditions Albin Michel publient Une Enigme française - Pourquoi Les trois quarts Des Juifs De France n'ont pas été déportés de Jacques Semelin avec Laurent Larcher. L'argumentaire de l'éditeur précise : Tout a commencé par une question posée par Simone Veil à Jacques Semelin en 2008 : « Comment se fait-il que tant de Juifs ont pu survivre en France malgré le gouvernement de Vichy et les nazis ? » Un défi pour ce spécialiste des crimes de masse et de la Shoah, directeur de recherche émérite au CNRS (CERI), spécialiste des violences extrêmes et des génocides, sujets qu’il enseigne à Sciences Po depuis plus de 20 ans. Il a publié de nombreux ouvrages, dont La survie des juifs en France, 1940-1944 (CNRS, 2018) préfacé par Serge Klarsfeld, ouvrage qui  reparait le 13 janvier 22 dans la version poche du CNRS "Biblis", (376 p. 10€).

Quant aux Editions Tallandier, elles viennent de publier (20 janvier 22) un "beau-livre" (520 p) de l'historienne américaine Wendy Lower, professeur d’histoire au Claremont McKenna College et directrice de recherche associée à la Ludwig Maximilian University de Munich, consultante en histoire pour l’US Holocaust Memorial Museum (Washington). C'est là qu'elle a retrouvé, en 2009,  dans les archives, le cliché d'un photographe slovaque qui a saisi une exécution, celle du  13 octobre 1941, à Myropil, en Ukraine : un tireur pointe son fusil à quelques centimètres de la tête d’une femme, à demi masquée par un nuage de fumée. Elle est penchée en avant, au bord d’un ravin, et tient la main de son petit garçon aux pieds nus. Au terme de dix années d’enquête menée en Ukraine, en Allemagne, en Slovaquie, en Israël et aux États-Unis, Wendy Lower est parvenue à retrouver les identités des victimes et des tueurs – des officiers allemands et des collaborateurs ukrainiens –, ainsi que celle du photographe. Ce livre s'intitule tout simplement Le Ravin, avec en sous titre Une famille, une photographie, un massacre au coeur de la Shoah, préfacé par l'historien Johann Chapoutot.  

Sur ce thème, Culture tops vous propose notamment :

- La chronique de Claude Carrière sur la série TV Hunters

- Une chronique sur le roman Plus jamais Mozart, de Michael Morpurgo (Gallimard Jeunesse - Illustré par Michael Foreman) : après l'horreur, la rédemption par la musique

- La pièce de théâtre, Avant la retraite, de l'Autrichien Thomas Bernhard, lisez la chronique d'Anne-Claude Ambroise Rendu qui recommande ce spectacle : "  Nous sommes le 7 octobre, jour anniversaire de la naissance d’Himmler qu’on s’apprête à célébrer en secret dans la maison des Höller. Les deux sœurs, Clara, paralysée depuis qu’elle a été touchée lors d’un bombardement des alliés et qui vit dans les livres et les journaux, et Véra, qui règne sur cette famille, attendent leur frère, Rudolf, ancien directeur de camp d’extermination, devenu après s’être caché pendant dix ans, président du tribunal de la ville. Les deux sœurs s’affrontent. Rudolph arrive et la soirée, grotesque, absurde, terrifiante, peut commencer. Un texte percutant avec ce « style irrité » qui est bien la caractéristique de Thomas Bernhard pour un sujet fort et important. La scène de feuilletage de l’album de photos est sans doute un des plus beaux exemples de ce que la cruauté peut offrir au théâtre :  « comme c’est joli ces arbres-là, quel charmant paysage » s’extasie Véra en examinant une photographie du camp".  Cette pièce se joue actuellement au Théâtre de la Porte Saint Martin à Paris.

- Le roman graphique Maus, d'Art Spiegelman, dont le chroniqueur Bertrand Devevey disait "[…] approche sociologique et autobiographique de la Shoah […] cette "histoire", très originale lorsqu'elle est parue, offre l'opportunité de renouveler les formes de la transmission des souvenirs de la déportation et du massacre des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Il est aussi un très intéressant témoignage de résilience, du père survivant qui raconte, et du fils qui traduit en dessins une histoire proche de l'indicible. Lire Maus est vraiment une expérience particulière, que la transformation des protagonistes en animaux n'altère absolument pas." Maus a reçu, en 1992, un prix Pulitzer spécial, ce qui ne s'était jamais produit encore pour une bande dessinée".