Langue française

Juste un mot ! Le billet d'humeur de Pierre Bénard

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« Il arrive », « il advient », « il se passe », « il se fait » sont des tournures impersonnelles, dans lesquelles « il » vaut un « cela », repris et précisé par la proposition qui suit : « Il arrive que l’on ait tort en étant sûr d’avoir raison ». 

« Il peut advenir que l’on ait raison contre tout le monde, mais c’est ordinairement le contraire qui se passe »… 

J’ai écrit « qui se passe ». Je persiste et je signe. En quoi j’ai tort, sans doute, allant contre un usage que l’on voit se répandre depuis quelques années. Tout le monde, bientôt, croira bien faire, et mieux que moi, en employant « ce qu’il se passe ».

C’est du reste parfaitement français. Tout au plus, légèrement jargonnant. Car enfin, dans « ce qu’il se passe », « ce » = « que », « que » = « il », « il » = « se ». 

Trois pronoms pour dire la même chose.

Une même chose qui n’est rien.

Un démonstratif, un relatif, un personnel réfléchi. C’est la foire aux pronoms.

Préférons la simplicité, elle-même rigoureusement correcte au point de vue de la syntaxe.

« J’entends du bruit dans le grenier. Va voir là-haut ce qui s’y passe ! »