Prix littéraire

Le prix Kessel pour un bel oiseau disparu

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Sibylle Grimbert pour Le dernier des siens (Ed. Anne Carrière) s'est vu remettre le Prix Joseph Kessel. Un livre qui interroge le vivant à travers le regard d'un jeune zoologiste, Gus, qui assiste en 1835, impuissant, au massacre d'une colonie de grands pingouins dont il recueille le dernier survivant qu'il surnomme Prosp. Selon notre chroniqueur Bertrand Devevey, "Le Grand Pingouin, un peu moins que le Dodo de l'île Maurice, est l'un des symboles connus de la prédation de l'homme sur les espèces vivantes, ces deux gros volatiles ayant disparu au cours du 19eme siècle. Le dernier des siens témoigne de cette prise de conscience naissante... Ce roman offre facilement deux niveaux de lecture. Une belle histoire, captivante et immersive, d'une amitié exclusive et folle entre un homme "instruit" et un pingouin, qui ne sait évidement pas (et c'est le sujet de l'autre versant de la lecture) qu'il est pingouin devenu unique. L'alternative est de lire ce roman comme une métaphore des débats actuels sur la préservation des équilibres écologiques de la Terre, et la place délétère, ou non, prise par l'homme dans la nature. A vous de choisir. Dans l'un ou l'autre cas, vous ne serez probablement pas déçus car à aucun moment il ne bascule dans la caricature, le mélo  "décliniste" ou le militantisme animalier"

Doté de 5 000 € par la SCAM, Société civile des Auteurs Multimédias, le Prix Kessel consacre l’auteur d’un ouvrage littéraire en langue française dans l’esprit des écrits de Joseph Kessel, biographie, roman, récit de voyage, récit documentaire ou essai. Il a été remis le dimanche 28 mai à Saint-Malo, dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs. Le jury du Prix Kessel est présidé par Olivier Weber.