Je m’appelle Bashir Lazhar

Un homme de bonne volonté
De
Evelyne de la Chenelière
Durée : 70 mn
Mise en scène
Thomas Coste
Avec
Thomas Drelon
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre du Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006
Paris
01 45 44 57 34
Du 22 février 2023 au 9 avril 2023, du mardi au samedi 19 h. Dimanche 15 h30

Thème

  • Ce professeur remplaçant qui vient prendre, au pied levé, la suite d’une enseignante suicidée, est vraiment plein de bonne volonté. Pour faire la classe aux petits de CM2, pour s’adapter aux exigences administratives et aux marottes pédagogiques de la directrice, pour écouter des enfants perdus dans les méandres de la dictée et des conjugaisons ou pour les encourager à exprimer clairement leurs doutes et leur fantaisie. 
  • Mais toute la bonne volonté du monde ne semble jamais suffisante face aux murs, aux digues, aux protocoles qui se trouvent sur le chemin de Bashir Lazhar, dont on comprend peu à peu, qu’il est un réfugié fuyant la violence politique et religieuse d’un pays méditerranéen...

Points forts

  • 70 minutes de monologue, durant lequel on ne s’ennuie pas une seconde, tant la présence et la voix impeccables de Thomas Drelon parviennent à exprimer tour à tour le fond de la pensée de Bashir Lazhar, ses doutes, ses souvenirs de la guerre civile en Algérie, les explications qu’il donne aux enfants, les réponses qu’il fait à ses différents interlocuteurs, directrice d’école, collègues, agents administratifs et magistrats.
  • 70 minutes, durant lesquelles l’on se retrouve immergé au cœur de quelques théâtres, où se jouent à bas bruit les drames, les dénis, les injustices, les petites lâchetés, mais aussi les espoirs et les minuscules beautés d’une société mal en point. 
  • Parmi ces théâtres, l’école, à moitié déréglée par le jargon administratif et les catégories de l’entendement technocratique, croqués ici avec une ironie mordante qui nous fait rire, quand on aurait parfois envie de pleurer devant tant de gâchis. 
  • Théâtre aussi, que ce tribunal, où Bashir Lazhar, comme d’autres demandeurs d’asile, a bien du mal à convaincre qu’il est persécuté, et doit soigneusement choisir ses mots pour défendre des droits, une liberté et sans doute sauver sa vie.

Quelques réserves

 

Aucune.

Encore un mot...

  • Une heure dix de monologue, tout en finesse, en nuances clairvoyantes, en évocations parfois tranchantes, souvent ironiques, mais aussi poétiques, pour nous parler de droits et d’injustices, de violence, de patience et de courage.
  • … Et aussi pour nous montrer la puissance, la fragilité ou encore l’hypocrisie des mots, selon qui les prononce, et où ils sont prononcés : décidément, on est bien au théâtre !

Une phrase

  •  « Je ne prends rien à personne. Je ne prends pas de place. Je remplace.  »
     
  • « Je me sentais comme un naufragé qui a enfin atteint un rivage, et à qui on dit : bon, maintenant, c’est l’heure de la baignade ! »

L'auteur

  • Evelyne de la Chenelière est comédienne et auteure de théâtre et de romans. Québécoise, elle  a aussi étudié les Lettres modernes et le théâtre à Paris.
  • La pièce, créée en 2002, traduite depuis en anglais et en allemand, a été adaptée au cinéma par Philippe Falardeau sous le titre Monsieur Lazhar, nommé en 2012 pour l’Oscar du meilleur film étranger.

Commentaires

Verdeau
sam 18/03/2023 - 11:56

Finalement c' est l' histoire d' un homme qui cherche sa place. Dans la vie, dans une société dont il ne maîtrise pas les codes, dans ses relations avec les autres. Il pourrait être syrien, ukrainien ou français exilé dans un pays étranger. Belle trouvaille de mise en scène aussi : ce sont les spectateurs présents qui représentent les enfants de cette classe. Et Bashir, avec humilité et dignité, traite les enfants comme des égaux.
Avec un bel acteur, habité et sensible.

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