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Thème
Après la Tate Britain à Londres, et avant le MOMA à New-York, Beaubourg expose, à l'occasion de ses 80 ans, 160 œuvres (40 de plus qu'à la Tate) du peintre anglais David HOCKNEY.
Le commissaire de l'exposition, Didier Ottinger, a choisi un ordre chronologique.
L'expo commence avec la jeunesse de David HOCKNEY, à l'école d'Art de Bradford, en Angleterre, où il s'applique à copie , dans ses autoportraits, les couleurs et la lumière de Matisse, Van Gogh, et Gauguin.
Il part ensuite à New-York et acquiert une véritable notoriété dès les années 1960, démontrant son éclectisme stylistique.
Il s'installe à Los Angeles en 1967. Il est frappé par l'omniprésence des piscines et par la lumière de la Californie. Il y découvre une liberté qui contraste avec ce qu'il avait connu en Angleterre : mœurs débridées, homosexualité.
Il traite alors le sujet métaphorique de la surface de l'eau des piscines, de façon lisse (comme Pollock) ou "spaghetti" (comme Cohen, peintre abstrait). Il peint son tableau culte, "Splash".
Il évolue avec la coloration du papier dans la masse (comme Edward Kelly) et étudie les lumières sur les piscines aux différentes heures, comme Monet les nymphéas aux différentes heures du jour.
Il sort du naturalisme et, dans son éclectisme, découvre le cubisme, grâce à sa fascination pour Picasso. Ce sera sa période "stain colour painting" ou "espace réinventé".
Il découvre ensuite l'utilisation de tous les moyens modernes pour capter la lumière dans la nature : il utilise la "caméra lucida"comme Warhol, des collages avec des couleurs obtenues grâce aux photocopiée (Matisse), travaille avec un Polaroïd (espace polyfocal), puis utilise la caméra pour créer "un paysage enveloppant", comme les peintres chinois qui se promènent devant un paysage, refusant de s'en tenir à une attitude statique (le mont Fuji).
Pour ses tableaux des grands canyons, et pour son immense tableau des arbres, il utilisera son IPad, son appareil photo, et composera cette oeuvre en réunissant 50 tableaux ! Hommage à la nature, et impression de spiritualité.
À 80 ans, il continue à produire des œuvres, en traitant parfois des sujets très classiques comme l'Annonciation de Fra Angelico (dernière salle).
Ce qui intéresse vraiment David HOCKNEY c'est de mettre en oeuvre toutes les nouveautés techniques dans l'utilisation de l'image.
Points forts
L' exposition est très lisible, grâce à sa présentation chronologique.
Les thèmes sont présentés dans des salles différentes, si bien qu'il est facile de suivre l'évolution artistique d'Hockney.
Le spectateur est séduit par l'enthousiasme communicatif et la virtuosité du peintre dans son expérimentation des différentes techniques modernes. Par sa subtilité également dans sa manière de s'inspirer des plus grands peintres et coloristes de l'histoire de la peinture (Monet, Matisse, Gaugin etc...)
Quelques réserves
Je n'en ai pas vu.
Encore un mot...
Si vous en avez la possibilité, courez-y !
Une phrase
"Portraiture, landscape, and still life...what else is there?" David Hockney
("Portrait, paysage, et nature morte....qu'y a t il d'autre ?")
Commentaires
Quelques mots sur David Hockney.
David Hockney ne sera jamais qu’un « peintre de talent » sans ressentir, ni même comprendre ce qu’un Chardin, affublé de ce qualificatif, dû subir d’affliction. Hockney, fut et demeurera une sorte d’illustrateur des plaisirs confortables de la société Californienne, ses beaux jeunes gens campés dans leur éternelle fixité devant le miroitement bleu des piscines. Ses paysages glacés que dominent quelques hauts palmiers solitaires, emblématiques d’un Los Angeles de rêve ont la tranquille assurance des affiches de voyage sans cependant atteindre le climat triomphant des œuvres de Cassandre ou Paul Colin. Ses portraits, sortes d’études décoratives, finement exécutés au crayon de couleur, hommages au petit cercle des fidèles tel que le concevait Madame Verdurin. Ses tableaux lui ressemblent, vêtu élégamment de costumes de bonne coupe aux teintes fraîches, aux harmonies savamment étudiées Hockney ressemble à ses tableaux. Son dernier opus tout de vert pâturage et toute honte bue, il nous offre une Normandie sortie d’une production Pixar, dégoulinante des plus vilaines associations de vert Japon et de bleu de Cæruleum campant des chaumines aussi vraies que celles d’un calendrier des postes, sortie d’un petit monde de Schtroumpf tel qu’on le rencontre à Carmel où les galeries blindées de sous Monet font le bonheur d’un tourisme digne du Mont St Michel. N’est-il pas vrai que l’affiche qui trôna au musée d’Orsay en signe de ralliement des foules ébahies nous présentait une vision quelque peu artiste telle que la peinturlure nous la joue désormais, aussi soft que ludique dont la palette cosmopolite s’étend à perte de vue dans l’enluminure des monuments de jour comme de nuit, jusqu’aux marches du palais Bourbon étalant devant ses augustes colonnes tout un arc en ciel incongru. Une bouffonnerie de plus pour épate touriste de très bas étage. Cette affiche fut emblématique de la lamentable gesticulation que fut ce spectacle inaugural des « J.O ». Son artiste vedette, Philippe Katherine expose en ce moment (4 mai 2025) quelques sottises bien tempérées, « perchées » comme s’en pourlèchent les fans de cette « terrible gaité ». L’indigence et l’obscénité hissées au rang des beaux-arts.
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