Parker, La Proie

Là où le roman noir se dessine
De
Richard Stark, Kieran, Headline
Ed. Aire Noire
111 p.
20,50 €
Notre recommandation
4/5

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Thème

Parker est un pro. Brutal, violent, froid, précis, sans émotion. Qui anticipe, planifie, ne laisse rien au hasard. Ce braquage de la National Savings de Cedar Falls, il l’avait préparé avec minutie pendant trois semaines. L’horaire, le lieu, le rôle de chacun, les diversions, la voiture de rechange, le trajet vers la planque… Tout ! A l’exception d’un détail.

Il fallait une équipe de quatre pour ce job. Trois à l’intérieur de la banque, un chauffeur à l’extérieur, moteur en marche, prêt à partir. Parker connaissait Phil Andrews et Benny Weiss, mais pas George Uhl, le chauffeur. Tout s’était bien passé… jusqu’au retour à la planque…

Maintenant Andrews et Weiss sont morts, Uhl est dans la nature, l’argent a disparu. Et Parker n’est vraiment pas content. Alors il se met en chasse.

Points forts

On plonge d’un coup dans l’univers de la « Série Noire ». Source d’inspiration revendiquée de ce nouveau label, de même que les collections « Masque » ou « Rivages/ Noir ». On voyage donc dans le temps – les années quarante, cinquante et soixante, et l’espace – l’Amérique des villes moyennes, des centres villes décrépits, des banlieues résidentielles de la middle-class, des bars miteux…

On est bien loin du Parrain, des Incorruptibles ou de Ocean’s Eleven. Ici, point de voitures rutilantes, de costumes sur mesure, de casses du siècle ou d’hôtels de luxe. Ici, les truands roulent dans la voiture de Monsieur tout le monde, dorment dans des motels minables, se nourrissent dans les Fast Food, ressemblent plus à des voyous de quartier qu’à des seigneurs de la pègre, et s’étripent sans scrupules pour quelques malheureux milliers de dollars… Ici, pas de bons sentiments. Ici, chacun cherche à survivre dans un monde glauque, aride et cynique où la frontière entre coupables et supposés innocents est rien moins que ténue. 

Le dynamisme du dessin, sec, brutal, tout en arêtes vives relevées par un magnifique noir et blanc, agrémenté de filets de gris et de bleu froid, restitue magnifiquement cette ambiance. 

Quelques réserves

Après une première si réussie, comment trouver la patience d’attendre le prochain album « Aire Noire » ? Et puis, même si votre bibliothèque est déjà bien remplie, débrouillez-vous pour y glisser Parker tout près des mythiques Blacksad et Tyler Cross auprès desquels il ne dépareillera pas, loin de là.

Encore un mot...

Tous les amateurs de BD connaissent et admirent la collection « Aire Libre ». L’exigence, la qualité et l’originalité éditoriales de ce label lui ont permis de se tailler une place à part dans le paysage éditorial du 9ème art. Nombreux sont les albums « Aire Libre » à avoir été chroniqués sur notre site, notamment Petit PaysTénébreuseUn ennemi du peuple ou R97 les hommes à terre

La naissance de sa petite sœur « Aire Noire » ravira donc les amateurs de BD … et de polar. En effet, « Aire Noire », comme le précise le communiqué de presse des éditions Dupuis, « c’est l’exigence éditoriale d’ « Aire Libre » mise au service de la fiction policière […] pour mettre en images les classiques du polar, et découvrir ceux à venir. »

Pour lancer ce nouveau label, Dupuis a fait le choix d’adapter les aventures de Parker, personnage fétiche de Donald E. Westlake, également connu sous plusieurs pseudonymes dont Richard Stark est le plus célèbre, figure tutélaire du roman noir américain. 

Une illustration

L'auteur

Donald E. Westlake, né à Brooklyn, le centre de l’univers, a publié plus de cent ouvrages et appréhendant plusieurs genres : polar humoristique, roman policier, roman noir, thriller, fantastique et science-fiction. The Hunter, publié en 1962, est la première aventure de Parker, un de ses personnages préférés et récurrents.

Doug Headline, n’est autre que le fils de Jean-Patrick Manchette, figure emblématique du polar français. De son vrai nom Tristan Jean Manchette, il mène une carrière protéiforme de journaliste, éditeur, auteur, scénariste et réalisateur. Au cours de son parcours, il travaille avec des titres tels que Charlie HebdoCharlie MensuelMétal HurlantActuelRock & FolkLibérationNitroThe FaceStarfix… mais aussi pour Europe et les Éditions Hachette ou Payot & Rivages. En 1987, il fonde la maison d'édition BD Zenda qui publiera 130 albums en cinq ans, dont des classiques comme Prince Valiant et Little Nemo et des œuvres telles que WatchmenV pour Vendetta, Ronin et Batman : Dark Knight. A la mort de son père en 1995, il se consacre à faire publier les inédits de celui-ci, rééditer ses œuvres et les adapter en BD, notammenr La Princesse du Sang, éd. Aire Libre, 2009 et Fatale, éd. Aire Libre, 2012,en collaboration avec Max Cabanes. 

Kieran est né à Nîmes. Il obtient le diplôme de l’école Émile Cohl avant de monter son propre atelier : l’Atelier one shot. DoggyBags, publié en 2012 par Ankama éditions, label 619, marque son entrée en BD. Il rencontre Ozanam avec qui il crée le concept « Against the Night », devenu depuis « We are The Night ». 

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Scénario : Thibault Vermot, Dessins : Alex W. Inker