Le Club des libéraux

Une initiation à la pensée libérale facile d’accès et éclairante !
De
Bernard Quiriny
Le Cerf
352 pages
24€
Notre recommandation
3/5

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Thème

En France, le libéralisme a mauvaise presse. Il n’est jamais pur : ultra ou néo, il est assimilé, bien à tort, à un concept d’importation anglo-saxon dont l’application entraînerait les pires conséquences sociales. Seul l’Etat bienveillant peut protéger le citoyen contre les excès de la liberté, rappelons la formule célébrissime de Lamennais : « entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et l’Etat qui affranchit ».

C’est donc à la rude tâche de présenter et d’expliquer la pensée libérale que s’attelle le professeur Quiriny. Plutôt qu’un long exposé théorique, notre auteur préfère la fiction d’un club d’adeptes du libéralisme qui s’efforce de démontrer la supériorité de cette pensée à un visiteur néophyte ; comme il existe des nuances au sein de l’établissement, les caractéristiques de la doctrine sont mises en valeur par le jeu dialectique des échanges entre les participants.

Points forts

La méthode est habile. Le livre est vivant. Le lecteur peut parvenir au terme des 292 pages sans effort excessif. Il y gagne une connaissance assez précise du libéralisme. Autre avantage, l’exposé n’est pas contraint par la chronologie ; l’auteur saute facilement de Mises ou Hayek à Stuart Mill ou Benjamin Constant, sans que cela perturbe la compréhension.

La matière est riche : beaucoup de grandes questions qui agitent la société d’aujourd’hui sont abordées sous le prisme du libéralisme. Ainsi, le rôle de l’Etat fait l’objet d’intenses discussions, comme ses corollaires, le principe de l’impôt et son mode de fixation, la planification, la sécurité sociale, l’assistance… Le lecteur est conduit à sortir des sentiers battus par la grande presse, pour réévaluer tous ces enjeux à la lumière de la pensée libérale.

Il serait trop long, ici, de décrire la doctrine libérale dans toutes ses subtilités dont le lecteur sort avec une bonne appréhension. Simplement l’ouvrage débute sur une distinction fondamentale, opératoire sur l’ensemble du livre, celle du libéralisme fondé sur le droit naturel et celle du libéralisme fondé sur l’utilité : Locke ou Bentham.

Quelques réserves

C’est la réserve qui clôt le livre qui tranche par son incongruité. L’auteur conclut 294 pages consacrées à montrer la supériorité du libéralisme, certes plutôt comme doctrine que comme fait social, par la formule suivante « Ce n’est pas un plaidoyer », formule ambiguë s’il en est. 

Ailleurs, c’est parfois la méthode d’exposition retenue qui pêche par son côté artificiel.

Encore un mot...

A propos de subventions données par l’Etat à un ou des secteurs industriels donnés : «  Là-dessus les autres secteurs… se diront : « Pourquoi pas nous ? » Eux aussi iront pleurer auprès du vizir pour demander je ne sais quelle faveur… Les corporations défileront une par une au palais, pour réclamer chacune un avantage que paieront les autres ; l’Etat sera devenu, selon la forte expression de Bastiat « la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ». P. 203

Une phrase

Un ouvrage bien utile pour comprendre ce qu’est effectivement la doctrine libérale, au-delà des caricatures qui en sont tracées continuellement par les media et les intellectuels – de gauche -.

L'auteur

Bernard Quiriny est un romancier belge, par ailleurs professeur de droit à l’université de Bourgogne. Il est l’auteur de plusieurs recueil de nouvelles, souvent comparées à celles de Poe, Borges ou Marcel Aymé,  pour lesquels il a obtenu de nombreux prix littéraires en France et en Italie. Il est également critique littéraire et livre des articles à l’Opinion.

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