T-Rex, chronique d’une vie de bureau ordinaire

Réaliste mais trop convenu
De
Alexandre Oppecini
Mise en scène
Marie Guibourt
Avec
Alexandre Oppecini
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre de la Contrescarpe
5 rue Blainville
75005
Paris
0142018188
Jusqu’au 27 juin: du lundi au mercredi à 20h; dimanche à 18h30

Thème

T-Rex est un one-man-show satirique, écrit et interprété par Alexandre Oppecini, qui s’inspire de faits réels sur les dérives du monde du travail. Il raconte l’histoire d’Alexandre, la trentaine, cadre dans une grande banque internationale à Paris, qui voit s’ouvrir devant lui une brillante opportunité de carrière. Il est alors confronté à cet univers impitoyable qui le renvoie aux terrifiants cauchemars de son enfance. Entre volonté de réussir, harcèlement et insomnies, il va basculer du côté obscur du monde du travail.

Points forts

1/ Elève au cours Florent avant de jouer dans ses pièces et celles des autres, Alexandre Oppecini, le comédien, incarne avec justesse ce jeune cadre dynamique plein d’entrain et sûr de lui qui sombre progressivement dans le cynisme et la folie, mettant en péril sa vie de couple et sa santé mentale dans cette descente aux enfers. Et se transforme avec talent en Myriam, sa boss, ou en Olivier, son N+1.

2/ Bien qu’il n’ait jamais travaillé dans une grande banque, puisqu’il a bifurqué vers le théâtre après une licence scientifique, Alexandre Oppecini, l’auteur, est un observateur pertinent des grandes entreprises, qui peuvent devenir des abattoirs à broyer les humains comme de vulgaires carcasses.

Quelques réserves

Un seul point faible, mais il est de taille : le texte. Bien documenté, réaliste, il ne sort jamais du cadre qu’il s’est donné, sauf en de trop rares exceptions, comme le parallèle entre le T-Rex et le métro parisien.

Mais dans son ensemble, le texte manque de relief. Dommage de décrire une “vie de travail ordinaire” dans une partition qui l’est beaucoup trop, ordinaire. On aurait plaisir à se replonger dans le monde du travail, après une journée de boulot, à condition que l’histoire, les mots, les ambitions nous emportent dans un territoire inconnu, fantasmé, fantastique ou déraisonnable.

A vouloir être trop proche de la réalité, le texte ne nous surprend pas.

Encore un mot...

On ne s’ennuie pas vraiment dans cette histoire d’un cadre qui perd progressivement le contrôle de sa vie professionnelle puis de sa vie amoureuse, mais on reste à la porte d’une histoire trop plate.

Une phrase

“Prendre le métro parisien aux heures de pointe, c’est un peu comme se faire gober par un T-Rex. Tout y est : l’odeur, la suffocation, les bactéries, l’écrasement. En fait, le métro parisien, c’est … une sorte de tube digestif géant, dont chaque station de métro serait à, la fois une bouche et un cul. Et nous nous sommes la nourriture, c’est à dire que quand on rentre on est frais mais quand on en sort, on est comme une merde”.

L'auteur

Alexandre Oppecini a 35 ans et a fait le choix de consacrer sa vie au théâtre. Il a créé sa propre compagnie, Spirale, pour monter ses projets et favoriser les rencontres professionnelles. Il a déjà monté “Roméo et Juliette : la rencontre” et “Davia, la sultane corse”. On pourra le voir prochainement au cinéma dans son court métrage, “Sur tes traces”, et à la télévision dans une série sur France 3, “Over la Nuit”.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Toujours à l'affiche

Seul en scène
Gelsomina
De
Pierrette Dupoyet, d’après La Strada de Federico Fellini
Seul en scène
Un sac de billes
De
de Joseph Joffo – adaptation Freddy Viau