Le Musée du Temps à Besançon
Thème
Il existe un seul Musée du Temps en Europe, et il est à Besançon, en Franche Comté. Pour sa localisation, rien d'étonnant : Besançon a été pendant près de deux siècles le haut lieu de l'industrie horlogère en France. Pour les collections, son originalité tient à l'association de la présentation de collections qui témoignent à la fois de la quête du calcul précis du temps, d'abord sous forme de mouvements ou d'écoulements puis, et surtout, sous forme mécanique avant que l'électronique ne rende montres et garde-temps beaucoup plus simples et bon marché à produire.
Le Musée retrace une histoire qui emprunte tous les chemins technologiques accessibles selon les époques, de la lumière du soleil, de l'eau au sable, puis le secret de mécaniques complexes, fortes parfois de nombreuses "complications". S'il est aussi un lieux d'exposition des progrès de l'horlogerie, sa pédagogie conserve une trajectoire inscrite dans le présent, en exposant les mesures du temps qui reposent sur le calcul des fréquences des ondes, des vibrations ("piézo-électriques") du quartz, des propriétés atomiques de la matière, de l'Espace et de son "interaction" avec le temps.
Points forts
- D'abord, ce musée se déploie dans l'un des plus remarquables palais de Besançon : le Palais Granvelle. Ce bâtiment est un lieu culturel majeur, construit au XVIIème siècle.
- Les collections rassemblées se déploient sur 3 niveaux, associant la beauté de l'architecture et des pièces du XVI siècle, dont un portrait de Nicolas Perrenot, par Le Titien et 7 tapisseries monumentales du XVIIe racontant l'histoire de Charles Quint. La mise en scène des pièces d'horlogerie, d'outils de précision, de collections d'objets typiques (les horloges de cheminées ou de parquet, les fameuses montres Lip) et de photos, est simple et agréable à l'œil. La touche de modernité apportée par la rénovation de 2002 offre une belle esthétique et une pédagogie servie par de nombreux cartels (panneaux d'information placés à côté ou dans les vitrines, à ne pas confondre à ces Cartels, pièces d'horlogerie précieuse majoritairement produites aux XVIII et XIX me siècles, qui eux, s'exposent dans les vitrines !).
- Le Musée détient des pièces uniques comme la Leroy 01, montre réalisée à Paris pour un riche industriel Portugais entre 1897 et 1904, et assemblée à Besançon. Elle a été, pendant près de 100 ans, la montre qui portait le plus de "complications", ces mécanismes associés à la présentation de l'heure. Elle a été rachetée par la ville de Besançon dans les années 50, et une salle lui est consacrée.
- A noter aussi, la présentation d'un pendule de Foucault, ce mécanisme qui démontre "visuellement" par le mouvement d'une boule suspendue à un filin de 13 mètres (pour autant que l'on reste une demi heure à la regarder se balancer !) que la Terre tourne sur elle-même.
Quelques réserves
Si la fuite du temps et les moyens de vous en rendre compte vous font horreur, alors, ce musée là n'est pas pour vous !
Encore un mot...
Comme il est dit parfois dans les guides, ce Musée du Temps vaut le détour, comme la visite de la ville de Besançon, de son Musée des Beaux Arts, et de sa citadelle inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Il est unique en Europe par sa thématique. Les pièces exposées sont souvent très belles, souvent rares, uniques comme la Leroy 01 ou la première horloge atomique française, plus courantes comme ces horloges de parquet de toutes les régions. La pédagogie est là, complétée par un volet d'histoire industrielle, qui vous permettra d'apprendre beaucoup de détails de ces objets devenus si usuels qu'on en oublie la genèse.
A toutes fins utiles, ne manquez pas la visite virtuelle du Musée, très bien réalisée, sur le site du Musée.
Les amateurs pourront aussi visiter le Musée de l'Horlogerie à Morteau, celui du Locle (dans le joli château de Monts qui donne une belle place à l'évolution de la montre depuis la Renaissance) ou encore le Musée international d’horlogerie de la Chaux-de-Fonds (tous deux dans le Jura Suisse, entre Morteau et Neuchâtel).
Une illustration
L'auteur
Le Palais Granvelle, construit entre 1532 à 1540, apporte une touche Renaissance italienne au cœur de la capitale franc-comtoise. Il est commandité par Nicolas Perrenot, seigneur de Granvelle, qui fut garde des sceaux et premier conseiller de l’empereur Charles Quint.
Les collections rassemblées par les Granvelle aux XVIème siècle sont acquises un siècle plus tard par la commune et constitueront le fonds de la première collection ouverte au public en France en 1694. Elles seront à l’origine de la bibliothèque et du Musée des Beaux-arts et d'Archéologie de Besançon qui est, de ce fait, le plus ancien musée de France.
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